(Mise à jour 17h00). François, bien que dans un état de santé très précaire, n’a pas cessé de donner des interviews. La dernière en date était à une journaliste mexicaine (qui avait déjà eu le courage de s’opposer à lui et de le pousser dans ses retranchements lors d’une interview en avion…) et il lui a confié qu’il souhaitait être enterré non pas dans les grottes vaticanes, comme ses prédécesseurs, mais à Sainte Marie Majeure, pour souligner sa « grande » dévotion à la Vierge Marie (prière de ne pas rire…). Non sans préciser qu’il avait donné des instructions pour « simplifier » le cérémonial des obsèques papales. Comme s’il était un particulier qui signe un contrat obsèques chez Roc Eclerc!! Comme si, surtout, ses prédécesseurs avait été enterrés dans la pompe et le faste! (on n’a pas encore oublié le transfert de la dépouille mortelle de Benoît XVI, nuitamment, presque en catimini, de Mater Ecclesiae à une porte latérale de la Basilique St-Pierre dans une fourgonnette utilitaire). Mais il est vrai que François avait inauguré son pontificat en signant ostensiblement sa note d’hôtel, en signe d’humilité, et sous les applaudissements unanimes de la presse servile.

Comme il n’en est pas à une énormité près, il a tenu à préciser que sa relation avec Benoît XVI était « très étroite ». Ce qui ne donne même pas envie de sourire, même venant de lui.

Apparemment, la sépulture choisie n’est qu’un second choix, les dernières déclarations de François sont la suite d’un « feuilleton » commencé en 2018…

François, l’enterrement hors les murs et la santé

Nico Spuntoni
La NBQ
14 décembre 2023

La préparation annoncée de la tombe maintient l’alerte sur l’état de santé réel du souverain pontife. Au Vatican et pas seulement, en effet, rares sont ceux qui croient que les derniers malaises ne sont dus qu’à une simple bronchite.

François confirme les rumeurs qui circulent depuis quelques semaines au Vatican : il a déjà fait préparer sa tombe. Mais, surprise, elle ne sera pas dans les Grottes du Vatican, mais dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure. C’est ce qu’il a lui-même révélé dans un entretien avec la vaticaniste mexicaine Valentina Alazraki. Par ailleurs, il était difficile de penser qu’un pontife prompt à se préoccuper de l’attribution d’appartements à des prélats comme Mgr Georg Gänswein et le cardinal Raymond Leo Burke puisse négliger, à l’âge de 87 ans, le lieu de sa sépulture.

La préparation annoncée de la tombe maintient l’alerte sur l’état de santé actuel du souverain pontife. Au Vatican et pas seulement, en effet, rares sont ceux qui croient que les derniers malaises n’ont été causés que par une simple bronchite pour laquelle, selon beaucoup, la nécessité d’un scanner serait exagérée. Au cours de l’année écoulée, les rumeurs se sont multipliées sur son éventuel successeur, sur les voyages qu’il ne pourra pas faire et, maintenant, sur la désignation de sa tombe.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision N+, Bergoglio a d’ailleurs révélé qu’il s’était déjà entretenu avec les cérémoniaires pontificaux afin de simplifier les funérailles papales qui, a-t-il dit, « seront beaucoup plus simples ». Depuis saint Paul VI, la simplicité a caractérisé les funérailles papales, émouvant et exhortant même les observateurs non catholiques à la réflexion : inoubliables sont les paroles de Montini qui, dans son testament, lu attentivement par saint Jean-Paul II quelques mois après son élection, demandait un « appareil humble et décent » et une tombe « dans la vraie terre », sans monument.

Des dispositions dont ses successeurs ont également tenu compte, nous habituant au cercueil de bois brut sur le parvis, sous la pluie pour Jean-Paul Ier et Benoît XVI et avec le vent tournant les pages de l’Évangile pour Jean-Paul II. Difficile d’imaginer des funérailles plus simples, surtout celles de Benoît XVI, mort alors qu’il ne régnait plus, et qui restent gravées dans nos mémoires.

Dans l’interview accordée à Mme Alazraki, François a parlé de sa relation avec son prédécesseur, affirmant qu’elle était « très étroite ». Mais ce sont précisément les funérailles du premier pape émérite de l’histoire qui ont montré à quel point le récit d’une coexistence toute rose avec ce « grand-père » de seulement neuf ans son aîné ne correspondait pas pleinement à la réalité. Plusieurs sources s’accordent à rappeler une certaine rigidité de François à l’époque, lorsqu’il fut décidé – semble-t-il après quelques sollicitations – de fixer la cérémonie au jeudi 5 janvier, alors que certains membres du Collège des cardinaux avaient demandé qu’elle soit déplacée au moins au samedi afin de leur permettre d’arriver à Rome sans encombre.

Puis le transfert du corps de la chapelle Mater Ecclesiae à la basilique, à l’aube, dans une camionnette suivie d’une procession très réduite malgré les allées et venues au monastère d’amis, d’employés et de fidèles dans les premières 24 heures, et cette très courte homélie sans aucune mention du défunt qui avait indigné, entre autres, le cardinal George Pell.

Au-delà de la diversité dans la ligne du pontificat, désormais impossible à nier après les révélations du livre de Mgr Gänswein Nient’altro che la verità et après la lettre au nouveau préfet Víctor Manuel Fernández sur le rôle du Dicastère pour la doctrine de la foi, une composante caractérielle a pesé dans la relation entre les deux derniers papes. L’attitude publique de François a dû être influencée par la comparaison avec un prédécesseur vivant, considéré d’ailleurs comme l’un des plus grands théologiens du XXe siècle, protagoniste du concile Vatican II à l’aube de la trentaine, bras droit pendant plus de vingt ans d’un autre prédécesseur saint et toujours aimé.

C’est sans doute humain et cela a dû conduire à des erreurs, comme à l’occasion de la mort de l’actuel pape émérite. Ces éléments, ainsi que les reconstructions de Gänswein sur les presque dix ans de cohabitation, peuvent toutefois susciter une certaine perplexité quant à l’existence réelle d’une relation « très étroite » entre les deux hommes. Toutefois, il s’agira vraisemblablement d’une question pour les historiens lorsque le coup de sifflet de l’arbitre retentira, que le match sera terminé et que les supporters auront quitté les gradins.

Mise à jour: l’avis autorisé de Luigi Badilla

Souvent pape varie…

Le billet du jour. Enterré dans une chapelle de Sainte Marie Majeure ? Attention, le pape changera peut-être d’avis

ilsismografo.blogspot.com

Depuis près de 48 heures, on voit circuler avec insistance des phrases du pape François à une chaîne de télévision mexicaine, dans lesquelles il revient sur son éventuelle démission et aussi sur sa mort. Dans plus de 100 interviews avec des journaux connus et bien identifiés, ces thèmes reviennent. Et ce n’est pas tout. Les changements d’opinion du souverain pontife sont également récurrents. Ces dernières révélations réitèrent qu’il n’a pas l’intention de renoncer, sauf si le Seigneur en décide autrement (sa lettre de renonciation est toujours disponible à la Secrétairerie d’État). Nous savons désormais que le Saint-Père a décidé d’être enterré dans une chapelle de la basilique Sainte-Marie-Majeure où reposent le pape saint Pie V (1504-1572), le pontife de Lépante, et six autres papes. Nous savons également qu’il a déjà ordonné au Bureau des cérémonies pontificales de modifier l’ensemble des rites et des traditions des honneurs funèbres d’un pontife (peut-être à l’instar des funérailles qu’il a ordonnées dans le cas de la mort du pape Benoît XVI il y a un an) afin de les simplifier et de les rendre essentiels. Dans tous les cas, il pourrait s’agir de dispositions qui ne s’appliqueraient qu’à lui. Le prochain évêque de Rome pourrait tout changer.
Tout est très intéressant dans cette énième interview, importante pour sortir d’un moment d’opacité médiatique. Le Pape, cependant, au cours de ces presque 11 années de pontificat, sur cette question – renonciation, mort et funérailles – a dit tout et le contraire de tout, ainsi que sur d’autres questions, donnant lieu à diverses controverses, clarifications, démentis et nouvelles déclarations.
Mais nous pensons qu’il vaut mieux maintenant attendre de lire les dispositions finales que le pape François aura laissées à la volonté du Bon Dieu. Ce seront des paroles définitives.

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