Nous avons souvent donné la parole dans ces pages à un compatriote argentin de François (grâce au blog de Marco Tosatti), José Arturo Quarracino, neveu du cardinal Quarracino l’ex-mentor et prédécesseur sur le siège de Buenos Aires, et (pourtant) contempteur déclaré du pape venu du bout du monde. Sans doute parce qu’il le connaît à fond et l’a depuis longtemps percé à jour. Il répond ici à quelques questions d’Edward Pentin qui éclairent la personnalité du pape, doté selon lui d’un ego énorme et d’une grande arrogance

Je suis convaincu qu’il n’est pas anodin qu’il se soit dépouillé de tous les attributs pontificaux comme étant « historiques », c’est-à-dire du passé (ils ne sont plus valables) pour ne garder que celui d’évêque de Rome.

Un point de vue argentin sur la crise de « Fiducia Supplicans »

Edward PentinNon classé
NCR
18 janvier 2024

Pour obtenir le point de vue d’un catholique argentin sur Fiducia Supplicans et sur ce que le chaos qu’elle a déclenché pourrait présager, j’ai contacté un auteur et un commentateur catholique respecté, José Arturo Quarracino.

Né à Buenos Aires en 1953, Quarracino est le neveu de feu le cardinal Antonio Quarracino, qui a nommé le père Jorge Mario Bergoglio comme évêque auxiliaire.

Quarracino a présenté cette brève analyse en réponse à plusieurs questions:

  • que devrait-il se passer maintenant,
  • pense-t-il qu’une autre clarification de la déclaration pourrait être publiée, ou même que le document pourrait être retiré.
  • J’ai également voulu savoir s’il pensait que l’auteur du document, le cardinal Victor Manuel Fernández, devrait démissionner, comme certains le demandent, et si François pourrait accepter sa démission :

José Arturo Quarracino : « Je considère que Bergoglio a déjà été vaincu du point de vue de son autorité, qui a été sérieusement endommagée : une grande partie de l’Église institutionnelle s’est retournée contre lui, ainsi qu’une grande partie des laïcs catholiques, tant pour des raisons doctrinales ou dogmatiques que pour des raisons de bon sens.

Bien sûr, il devrait retirer le document et renvoyer « Tucho », mais il ne le fera pas pour deux raisons :

1) Il a un très gros ego, qui a été exacerbé par son exercice de la papauté

2) Parce qu’il est doté d’arrogance, car au fond de lui, il se croit supérieur.

Ses dernières déclarations, selon lesquelles ceux qui « critiquent la Déclaration n’ont pas compris ou sont fermés d’esprit » vont dans ce sens, comme s’il disait « Je suis la Vérité » ou la fameuse phrase de Louis XIV : « Je suis l’Etat [l’Eglise] ». Il a cessé d’être un berger qui fait paître les brebis du Seigneur (commandement de Notre Seigneur Jésus-Christ à Pierre à la fin de l’Évangile de Jean) pour devenir un chef qui impose des nouveautés. Ce qu’il dit dans la lettre qu’il a adressée au cardinal Tucho Fernandez lorsqu’il l’a nommé préfet de la DDF le montre également, en ce sens que la mission de ce dernier est d’adapter tous les documents du Saint-Siège à l’ « humus » de la Tradition (et non à la Tradition) et au « magistère actuel » – celui de François. Et tout le magistère précédent ? Envoyé aux archives.

Je suis convaincu qu’il n’est pas anodin qu’il se soit dépouillé de tous les attributs pontificaux comme étant « historiques », c’est-à-dire du passé (ils ne sont plus valables) pour ne garder que celui d’évêque de Rome. Ce n’est pas non plus un fait anodin qu’il se soit allié à la Maison Rothschild et au Conseil pour un capitalisme inclusif*.

Si Dieu le veut, Bergoglio reviendra peut-être à la raison et au Seigneur, mais je le vois très compromis, comme on dit en espagnol. Il ne donne pas l’impression qu’il va abandonner son service d’aumônier d’une Église hybride au profit des puissances financières mondialistes, de son Nouvel Ordre Mondial génocidaire avec les illusions d’une Grande Réinitialisation et de la mise en œuvre du transhumanisme. L’espoir est la dernière chose à perdre, dit le proverbe, mais je crois que don Jorge Mario ne se corrigera pas. »

Edward Pentin

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