Nous avons parlé de sa participation (cf. A Bruxelles, il y avait aussi le cardinal Müller) à la conférence organisée à Bruxelles par un think tank conservateur et chahutée par des militants d’extrême-gauche qui voulaient empêcher sa tenue. Le cardinal leur donne dans cette tribune sur le site catholique autrichien indépendant (sans rapport avec la conférence épiscopale) kath.net (*) une belle leçon d’histoire, fustigeant avec des mots très durs leur inculture abyssale lorsqu’ils parlent de nazisme alors qu’un grande partie des participants au congrès étaient juifs (donc par définition ni « fascistes » ni « nazis »), et n’hésitant pas à dénoncer

des idéologues fascistes, nationaux-socialistes, communistes, gender-wokistes (c’est-à-dire hostiles au mariage et à la famille) et infanticides (c’est-à-dire favorables à l’avortement), qui veulent dicter à tous les habitants du territoire qu’ils dominent ce qu’ils doivent penser et ce qu’ils doivent manger ou comment ils doivent parler et s’habiller.

(*) Merci au site belgicatho qui a déniché l’article

A l’évidence, les nervis d’extrême-gauche ne sont pas près d’imposer au cardinal comment il doit s’habiller.

Petit retour sur une conférence à Bruxelles

https://www.kath.net/news/84372

« Des militants fascistes de gauche ont salué avec enthousiasme la privation du droit fondamental à la liberté d’association des organisateurs, participants et orateurs, en grande partie juifs, du congrès multiculturel Nat-Con ».

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Cardinal Gerhard Müller

On pouvait prévoir la réaction névrotique compulsive des idéologues réfractaires au discours, lors de la réunion de la National Conservatism Conference à Bruxelles (17 avril 2024), organisée par la Edmund Burke Foundation et l’Institut Herzl. Les militants fascistes de gauche ont salué avec enthousiasme la privation du droit fondamental à la liberté de réunion des organisateurs, participants et orateurs, en grande partie juifs, de ce congrès international et multiculturel.

Dans l’ivresse de leur victoire sur les quelques centaines de visiteurs qu’ils ont diffamés comme étant de « droite » et « nazis », ils avaient cependant négligé le fait que le maire local concerné, responsable d’une instrumentalisation illégale de la police, avait même été expulsé du parti socialiste parce que – selon les médias – il aurait nié le génocide arménien et qu’on lui attribue une relation non clarifiée avec des groupes terroristes en Turquie.

En ce qui me concerne, je n’ai pas été invité en tant qu’homme politique et je n’aurais en aucun cas fait de la politique partisane, mais en tant que théologien, pour discuter publiquement de l’idée de l’Europe chrétienne avec un professeur de philosophie de l’université de Cambrigde.

Quiconque, dans sa perception de la réalité, n’est pas aveuglé par l’idéologie totalitaire mais reconnaît la dignité humaine à l’image de Dieu comme mesure et limite de la politique, devrait savoir que la tradition judéo-chrétienne de l’Europe est le meilleur remède contre l’attaque des droits humains fondamentaux et le glissement des démocraties pluralistes vers un système de domination totalitaire (voir à ce sujet les études d’Hannah Arendt et de l’historien israélien Jacob Leib Talmon sur l’alternative entre démocratie libérale et totalitaire).

Le maire de quartier en question, avec ses complices d’extrême gauche, a involontairement révélé la rechute idéologique dans la conception absolutiste de l’État quand, dans un accès d’autodérision affligeante, Bruxelles a été proclamée zone de non-droit. Les instances judiciaires compétentes et de nombreux représentants des États de droit européens ont condamné ses actions comme antidémocratiques.

En effet, dans une communauté démocratique, l’élu n’est pas, comme dans le principe de l’absolutisme des débuts de l’ère moderne, le maître et le propriétaire de son territoire « à qui appartient la terre, à qui appartient la religion/confession » (cuius regio – eius religio), c’est-à-dire où le détenteur du pouvoir politique a le droit d’imposer par la force sa propre confession aux citoyens comme aux sujets et aux serfs.

C’est ce que font aujourd’hui les idéologues fascistes, nationaux-socialistes, communistes, gender-wokistes (c’est-à-dire hostiles au mariage et à la famille) et infanticides (c’est-à-dire favorables à l’avortement), qui veulent dicter à tous les habitants du territoire qu’ils dominent ce qu’ils doivent penser et ce qu’ils doivent manger ou comment ils doivent parler et s’habiller.

Ils estiment qu’il est tout aussi légitime de punir les citoyens étiquetés comme dissidents par leurs idées fixes, en les marquant au fer rouge, en les bannissant, en les privant de liberté et en les dépouillant de leurs biens (blocage des comptes bancaires), pour les souverains absolutistes d’autrefois que pour les dictateurs politiques et d’opinion totalitaires d’aujourd’hui, dont le manque abyssal de culture est le plus grand tourment pour tous ceux qui savent se servir de leur intelligence donnée par Dieu.

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