Nous connaissons Paolo Gulisano comme le médecin catholique qui, sur le site de la Bussola, a inlassablement ferraillé contre le protocole sanitaire adoptée dans la majorité des pays occidentaux pour affronter le covid, les multinationales de l’industrie pharmaceutique, l’obligation vaccinale et la dictature sanitaire. Mais il a d’autres centres d’intérêt (voir son blog). Il part ici de confidences faites par Benoît XVI à son biographe allemand, Peter Seewald, qui lui demandait ce qu’il pensait de la prophétie de Malachie le désignant (conditionnel!) comme ‘le dernier pape’. Réponse sibylline de Benoît XVI: « tout peut-être » (in « Dernières conversations ») Sommes-nous arrivés au temps de la réalisation des prophéties, également présentes dans les plus importantes apparitions de la Vierge – La Salette, Fatima…?


La belle illustration sur le site de Paolo Gulisano

La disparition du pape Benoît XVI marque un événement historique. Dans le livre d’entretiens Dernières conversations publié en 2016, trois ans après sa démission de la papauté, le journaliste et écrivain allemand Peter Seewald a posé cette question au pape émérite :

 » Vous connaissez la prophétie de Malachie, qui au Moyen Âge a dressé une liste des futurs papes, prédisant aussi la fin du monde, ou du moins la fin de l’Église. Selon cette liste, la papauté prendrait fin avec votre pontificat. Et si vous étiez effectivement le dernier à représenter la figure du pape telle que nous l’avons connue jusqu’à présent ? »

La réponse du pape Ratzinger est surprenante.

« Tout peut être. Cette prophétie est probablement née dans les cercles autour de Philippe Néri. À cette époque, les protestants prétendaient que la papauté était finie, et il voulait simplement prouver, avec une très longue liste de papes, que ce n’était pas le cas. Il ne faut toutefois pas en déduire qu’elle prendrait effectivement fin. Plutôt que sa liste n’était pas encore assez longue ! ».

Les Prophéties de Malachie est un texte publié à Venise en 1595 par un moine bénédictin, Armand de Wion, attribué à l’évêque irlandais saint Malachi, ami de saint Bernard de Clairvaux, qui vécut au début du XIIe siècle, dans lequel 111 papes sont énumérés, à partir de 1143, peu avant la mort du saint irlandais. Le dernier des 111 sur la liste est Joseph Razinger. Comme le dit Seewald, le dernier des papes, car il mettrait fin à l’Église elle-même, ou « le dernier à représenter la figure du pape telle que nous l’avons connue jusqu’à présent ». Et en effet, l’actuel évêque de Rome, Jorge Mario Bergoglio, qui depuis neuf ans ne vit pas dans les appartements papaux, mais dans la résidence de Santa Marta, s’éloigne depuis des années de manière significative des styles, des contenus et des doctrines de ses prédécesseurs.

Mais en ce qui concerne l’après-Benoît XVI, c’est-à-dire après le dernier des papes de la liste de Malachie, que dit la prophétie :

« Au cours de la dernière persécution de la Sainte Église romaine siégera Pierre Romain qui paîtra le troupeau au milieu de nombreuses tribulations; quand celles-ci seront terminées, la ville aux sept collines sera détruite, et le Juge terrible jugera son peuple. Ainsi soit-il ».

Le pape Bergoglio est-il le Romain qui fera paître son troupeau au milieu de nombreuses tribulations ? Nous ne savons pas. En fait, la prophétie de Malachie parle de Pierre le Romain, Pierre II, qui portera éventuellement le nom du premier pontife, mais ne l’indique pas comme cent douzième, mais comme le dernier. Donc, théoriquement, il pourrait y avoir d’autres papes entre le numéro 111, De gloria Olivae, et Petrus Romanus. Nous serions alors entrés dans une phase particulière de l’histoire des papes et de l’Église.

Il est certain que ce que nous avons vu au cours des neuf dernières années a représenté une situation très spéciale, comme on n’en a pas vu depuis des siècles : la coprésence de deux papes. Un fait absolument extraordinaire. Et effectivement, au Moyen Âge, la présence de deux papes signifiait que l’un d’eux était en fait un antipape.

Sur la présence simultanée de deux papes à la fin des temps du monde, une visionnaire allemande, Anna Katharina Emmerick, qui entre 1819 et 1824, année de sa mort, a dicté à l’écrivain Clemens Brentano des descriptions des visions qu’elle avait reçues.

On attribue également à la grande sainte médiévale Hildegard de Bingen, contemporaine de Malachie, une prophétie selon laquelle il y aura deux papes à la fin des temps. Le premier tombera sous les coups d’un cardinal jaloux qui deviendra antipape, le second sera le dernier de l’histoire, le plus saint de tous.

En fait, le passage de témoin entre Benoît XVI et son successeur s’est déroulé dans des circonstances particulières, qui ont suscité étonnement et émotion. Bien que vivant dans le monde hyper-technologique du XXI ème siècle, beaucoup avaient également remarqué les signes mystérieux et inquiétants qui accompagnaient ce passage de témoin.

Le premier signe a été l’éclair qui a frappé le crucifix sur le dôme de Saint-Pierre pendant un orage à 17h56 le 11 février 2013, le jour où Benoît XVI a annoncé sa démission. L’événement a été documenté par un photographe de l’agence Ansa, et la photo est devenue célèbrissime.

Le second signe date du 26 janvier 2014, non moins significatif : à la fin de la prière de l’Angélus, le pape François a lâché deux colombes blanches dans le ciel de Saint-Pierre, qui ont été immédiatement attaquées par une mouette (blanche) et un grand corbeau (noir). Celui qui a été attaqué par le corbeau a été tué devant les milliers de personnes présentes sur la place.

Un an plus tôt, en janvier 2013, Benoît XVI avait également libéré une colombe de la même fenêtre, également attaquée par une mouette, qui s’était sauvée en rentrant dans l’appartement papal. Une différence qui peut faire réfléchir. [cf. benoit-et-moi.fr/2014-I/benoit/les-colombes-de-la-paix]

En d’autres temps, ces événements auraient pris une forte signification symbolique. Depuis des siècles, la colombe est l’un des symboles les plus importants de l’Église : symbole de paix, mais aussi de l’Esprit Saint, dont l’action semblerait – dans une clé symbolique – être attaquée par des êtres voraces et impitoyables comme un oiseau de proie.

Au-delà de ces petits faits, il reste la réalité d’une Église qui ne jouit pas d’une bonne santé. Une réalité qui n’est certainement pas d’aujourd’hui. Le 29 juin 1972, en la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, au cours de l’homélie qui marquait le début de sa dixième année de pontificat, le pape Paul VI déclarait avec tristesse qu’il avait le sentiment que « par quelque fissure, la fumée de Satan était entrée dans le temple de Dieu ».

Dans le compte-rendu de cette homélie historique (voir ici: benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/la-prophetie-de-paul-vi, publiée par le Saint-Siège sur la page web dédiée au pape Montini ([en italien], nous lisons :

On dirait que de quelque mystérieux, non, ce n’est pas mystérieux, de quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu. Il y a le doute, l’incertitude, l’agitation, l’insatisfaction, la confrontation. Nous ne faisons plus confiance à l’Église, nous faisons confiance au premier prophète profane qui vient nous parler depuis un quelconque journal ou un quelconque mouvement social pour lui courir après et lui demander s’il a la formule de la vraie vie. Et nous n’avons pas l’impression d’être déjà ses maîtres et maîtresses. Le doute est entré dans nos consciences, et il est entré par des fenêtres qui auraient dû au contraire être ouvertes à la lumière. (…) L’école devient un terrain d’entraînement à la confusion et aux contradictions parfois absurdes. On célèbre le progrès pour le démolir ensuite par les révolutions les plus étranges et les plus radicales, pour nier tout ce qui a été conquis, pour revenir au primitif après avoir tant vanté le progrès du monde moderne.

L’Église pour Paul VI est donc intoxiquée par la « fumée de Satan ». Comment y est-elle entrée ? Le pape est devenu de plus en plus clair sur le fait qu’il y a quelque chose de profond et de négatif qui commence à affliger l’Église. C’est peut-être le premier moment où le pape ressent sérieusement que la voie du sécularisme et le manque d’unité interne deviennent deux grands problèmes pour l’Église. La faille se trouve dans l’après-Concile.

On croyait qu’après le Concile, un jour ensoleillé viendrait pour l’histoire de l’Église. Au lieu de cela, un jour de nuages, de tempête, d’obscurité, de recherche, d’incertitude est venu… Nous essayons de creuser des gouffres au lieu de les remplir….

Le scénario décrit par Paul VI s’est aggravé au fil des ans. Après l’enthousiasme du pontificat dynamique de Jean-Paul II, au cours duquel nous avons assisté à l’effondrement des murs, à la fin de l’Union soviétique et à la fin de la guerre froide, le nouveau millénaire s’est ouvert sur de nouvelles crises internationales graves, avec l’émergence du terrorisme islamiste mondialisé, avec l’événement dramatique, également du point de vue de l’imagination collective, de l’attaque des tours jumelles le 11 septembre 2001, les nouvelles migrations aux dimensions presque bibliques, et enfin la pandémie de Covid avec sa gestion « d’urgence », avec de nombreux pays introduisant des législations illibérales, et avec le Vatican épousant pleinement le récit mainstream.

De nouveaux problèmes sont apparus dans l’Église, tels que les scandales sexuels du clergé. Nouveaux, mais peut-être en réalité très anciens : c’étaient ceux contre lesquels le prophète biblique Malachie s’était élevé, et que son homonyme irlandais, bien des siècles plus tard, s’était efforcé de guérir par la parole, l’action et l’exemple.

Si la présence de la fumée de Satan était signalée avec douleur et inquiétude par Paul VI, il semble aujourd’hui que l’Église se soit résignée à vivre avec. Selon beaucoup, même pour l’alimenter. La démission de Benoît XVI est apparue comme une capitulation face à ces difficultés insurmontables.

Si la prophétie de Malachie annonçait déjà ces événements depuis des siècles, c’est à partir du XIXe siècle que des événements surnaturels ont commencé à annoncer des temps dramatiques pour l’Église. En 1846, la Vierge est apparue dans une localité des Alpes françaises, La Salette, et parmi les messages qu’elle a laissés aux voyants, il y avait le fait que Rome allait perdre la foi et devenir le siège de l’Antéchrist, et que la méchanceté et la perversion allaient se répandre de plus en plus. Le message concernant la perte de la foi de Rome était terrible, et bien que l’Église ait reconnu ces apparitions et autorisé la dévotion à Notre-Dame de la Salette, le message en question était minimisé et presque caché.

C’était une terrible révélation : l’Église allait connaître de profondes déchirures et même le chaos : évêques contre évêques, cardinaux contre cardinaux, tandis que le pape terrifié fuirait le Vatican.

Certains pourraient penser qu’il s’agit d’une prophétie de malheur exagérée, d’une vision sombre d’une Église qui est au contraire appelée à être porteuse d’espoir. Pourtant, ces thèmes ont été repris soixante-dix ans plus tard dans l’une des apparitions mariales les plus célèbres et les plus importantes de l’histoire, celle de Fatima. Une fois encore, l’humanité a été appelée à l’urgence du repentir, de la réparation, de la conversion, afin d’éviter de s’engager sur la pente qui mène à l’autodestruction du monde.

Avant cette catastrophe, cependant, il semble qu’une crise très grave de l’Église se produira. Peut-être les prophéties de Malachie concernent-elles principalement la fin de l’Église, et non la fin du monde. Avant la venue du Christ, l’Église doit passer par une ultime épreuve qui ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui accompagne son pèlerinage sur terre dévoilera le « mystère de l’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse qui offre aux hommes une solution apparente à leurs problèmes, au prix de l’apostasie de la vérité. L’ultime imposture religieuse est celle de l’Antéchrist, c’est-à-dire d’un pseudo-messianisme dans lequel l’homme se glorifie lui-même au lieu de Dieu et de son Messie venu dans la chair. C’est le temps de l’imposture anti-Christ, qui, après la mort de Benoît XVI, pourrait se répandre dans le monde entier.

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