J’avoue que l’annonce (avec gourmandise!) de la sortie imminente du livre de Georg Gänswein Nient’altro che la verità (« Rien d’autre que la vérité »), coécrit avec le journaliste Saverio Gaeta et précédé d’un grand tam-tam médiatique, au moins en Italie, suscite en moi un certain malaise. Sans mettre en doute la sincérité de l’homme qui a vécu durant de longues années auprès du Saint-Père, et tout en respectant ses motifs, je trouve que l’opération éditoriale (donc de l’éditeur Piemme, pas de lui!) consistant à laisser fuiter auprès des principaux titres de la presse italienne les « bonnes feuilles » (qui sont à l’édition ce que la bande-annonce est au cinéma: on est souvent déçu en découvrant le « produit ») sent un peu trop le marketing, et la volonté de créer un scandale et d’accentuer les tensions. Mais Gänswein, ce n’est pas le Prince Harry, et surtout, Benoît XVI, ce n’est pas la famille royale d’Angleterre.

Précision non négligeable: au risque de décevoir les amateurs de scandale, Georg Gänswein a promis « rien que la vérité », mais il a à juste titre omis « toute la vérité ». Heureusement. Rappelons que le même Gänswein a dit que, quand Benoît lui a annoncé son intention de renoncer, le Saint-Père lui a expressément demandé de jurer, « sous le sceau du secret pontifical », de n’en parler à personne. Ce à quoi il s’est conformé. On peut donc supposer que cette fois encore, il ne dira pas tout.

Personnellement, j’ai commandé le livre sur Axxx, parce que je me sens concernée. Je vais attendre de l’avoir lu pour me faire une idée.

En attendant, pour ceux que cela intéresse, voici , traduite de l’italien, la présentation de l’éditeur. Factuelle:

La relation entre Joseph Ratzinger et Georg Gänswein a été longue et significative, empreinte de respect et d’estime mutuels, depuis que le futur pape a nommé le jeune prêtre allemand comme secrétaire personnel en 2003. Et encore plus après l’élection du cardinal Ratzinger comme Benoît XVI, le père Georg a vécu constamment à ses côtés comme son plus proche collaborateur, confident et conseiller, l’accompagnant pendant le pontificat et dans la période qui a suivi la renonciation historique en 2013.

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Aujourd’hui, après la disparition du Pape émérite, le moment est venu pour l’actuel Préfet de la Maison pontificale de dire la vérité sur les calomnies flagrantes et les manœuvres obscures qui ont tenté en vain de jeter de l’ombre sur le magistère et les actions du Pontife allemand, et donc de faire connaître enfin le vrai visage de l’un des plus grands acteurs de ces dernières décennies, trop souvent injustement dénigré par les critiques comme « Panzerkardinal » ou « Rottweiler de Dieu ».

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Un récit authentique et franc dans lequel, assisté de la plume experte du vaticaniste Saverio Gaeta, Mgr Gänswein offre une reconstruction autorisée d’une période très spéciale pour l’Église catholique, abordant également les questions sur des événements énigmatiques, tels que les dossiers Vatileaks et les mystères de l’affaire Orlandi, le scandale de la pédophilie et les relations entre le pape émérite et son successeur François.

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Le résultat est un témoignage intense de la grandeur d’un homme, d’un cardinal, d’un Pape qui a marqué l’histoire de notre temps et qui émerge ici comme un phare de compétence théologique, de clarté doctrinale et de sagesse prophétique.

Tout cela alors que sa dépouille est à peine refroidie. La question qu’on peut se poser est alors: QU’AURAIT PENSÉ BENOÎT XVI?

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