D’autres en rêvaient, eux l’ont fait! Alors que le sujet fait encore débat dans beaucoup de pays dits démocratiques, qui préféreraient l’introduire en douce pour ne pas s’aliéner les électeurs (!!), les autorités du Vatican (qui ne craignent pas les échéances électorales) menacent de licenciement – en toute miséricorde – les employés qui n’auraient pas reçu le viatique du vaccin. Au mépris, même, de toute logique médicale. Le docteur Gulisano explique sur la Bussola pourquoi l’obligation de vaccination n’a aucun fondement scientifique.

Voir aussi: Campagne de vaccination au Vatican

Big Brother aurait-il élu domicile à l’ombre de la Coupole?

Vaxtican, l’obligation de vaccination n’a aucun fondement scientifique

Dr Paolo Gulisano
La NBQ
19 février 2021
Ma traduction

La décision du Vatican de sanctionner les employés qui ne se font pas vacciner contre le Covid n’a aucune justification scientifique. Il n’est pas vrai que les « non-vaccinés » sont un problème pour les autres et un risque pour la santé publique. Voici pourquoi.

Au Vatican, fini, la miséricorde. Ou plutôt: elle n’est pas vraiment prévue dans les protocoles sanitaires du plus petit État du monde. Le décret du président de la Commission pontificale de l’État de la Cité du Vatican, le cardinal Bertello, « sur les questions d’urgence de santé publique », est extrêmement clair. Le décret reprend les mesures appliquées dans la plupart des États européens et en Italie concernant la distanciation, l’utilisation d’équipements de protection et la restriction des déplacements. Les violations de ces dispositions sont passibles de sanctions. Tout cela est justifié par l’état d’ « urgence sanitaire » dans lequel nous nous trouvons (cf. vaticannews.va)
Pour définir le concept d’ « urgence sanitaire », le document du Vatican reprend in toto la définition donnée par l’Organisation mondiale de la santé, qui assume manifestement une valeur magistérielle dans les Palais sacrés.

Parmi les comportements que le Vatican considère comme étant en violation des règles de santé publique, il y a aussi le refus de se soumettre à la vaccination contre le Covid. On vient de dire que la miséricorde est finie, et on le déduit du fait que l’employé du Vatican « coupable » d’une telle faute est passible de sanctions financières, et peut même être licencié.

Mais d’un point de vue strictement sanitaire, cette décision est-elle justifiée?
Voyons ce qui est dit dans le document signé par le cardinal Bertello, qui commence par un aperçu du problème de l’épidémie : « Il est important de fournir une réponse sanitaire, de prendre les mesures immédiates nécessaires pour répondre à la pandémie, en gardant également à l’esprit ses effets à long terme, afin qu’une guérison globale et régénératrice puisse avoir lieu ».

Une définition décidément pompeuse. Une « guérison » globale ? Et même « régénératrice » ? Une sorte d’utopie de santé totale, avec une rémission de la maladie y compris avec une « régénération » de l’humanité. Et tout cela se concrétiserait avec un vaccin, dans une sorte de grand saut transhumaniste? De quelle manière? On ne nous le dit pas. Il n’y a pas d’explications médicales. On nous dit seulement que nous devons travailler pour que ce miracle puisse se produire grâce à la vaccination mondiale.

Ensuite, le document, après avoir volé haut, poursuit son vol en rase-mottes, en entrant dans les détails de la nécessité et du caractère obligatoire du vaccin:

« On considère que subir une vaccination est la prise d’une décision responsable, étant donné que le refus d’un vaccin peut constituer un risque pour autrui et qu’un tel refus pourrait augmenter les risques pour la santé publique ».

Une « décision responsable » qui, cependant, est en fait obligatoire, coercitive, sous peine d’amendes et de perte d’emploi.

Mais là où le document du Vatican devient complètement discutable d’un point de vue scientifique, c’est lorsqu’il affirme que le refus du vaccin constitue un risque pour autrui. De quelle manière? Prenons un prêtre d’un des bureaux de la Curie, ou un journaliste de Radio Vatican qui n’a pas été vacciné, et doit travailler aux côtés de collègues vaccinés, peut-il être un danger pour eux ? La réponse est non. Si les autres sont vaccinés contre le Covid, ils ne pourront absolument pas tomber malades à cause du collègue non vacciné.

Et que dire de la déclaration qui suit, selon laquelle les personnes non vaccinées « pourraient accroître les risques pour la santé publique » ? Il s’agit d’une diabolisation du non-vacciné, considéré comme untore, ennemi potentiel de la communauté, d’où une discrimination injustifiée. Si l’on veut être cohérent avec cette déclaration, il faudrait éloigner de la vie publique tous les porteurs du VIH ou de l’hépatite C, qui représenteraient un risque pour la santé publique.
Mais il est évident qu’un porteur, sain ou malade, de ces maladies sait comment se comporter envers les autres personnes avec lesquelles il est en relation, et il en va de même pour les personnes non vaccinées, avant tout pour se protéger elles-mêmes.

Si une personne non vaccinée (qui, soit dit en passant, peut déjà être immunisée pour avoir eu la maladie) respecte les règles de comportement hygiénique, elle n’est une menace pour personne.

Enfin, le document de ce que nous pourrions désormais appeler Vaxtican, semble épouser fidèlement et de façon acritique la thèse selon laquelle les vaccins actuels fonctionnent, offrent une protection absolue, voire conduisent à une régénération.
Pourtant, les fabricants eux-mêmes admettent qu’ils ne savent pas combien de temps l’effet immunisant du vaccin pourrait durer, et Pfeizer, dans la fiche technique de son mythique Comirnaty, parle de 9 à 12 mois garantis, pas plus. Sans parler des effets secondaires des vaccins.

Tout cela ne semble pas les intéresser, Oltretevere. Le vaccin est un nouveau dogme de foi, un impératif éthique, un devoir du citoyen. Devançant tout le monde, le Saint-Siège a déjà préparé la « carte vaccinale numérique », sans laquelle on ne pourra pas travailler, voyager, avoir une vie sociale.

Big Brother a peut-être élu domicile à l’ombre de la Coupole.

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