Ceux qui veulent « vendre » la continuité entre les deux papes doivent désormais littéralement grimper aux miroirs (selon l’excellente formule italienne), alors que s’accumulent les preuves du contraire, alimentées par François lui-même. Andrea Cionci développe depuis des années une théorie (les preuves qu’ils donnent, pouvant initialement faire sourire, deviennent de plus en plus troublantes, voire crédibles) selon laquelle Benoît XVI n’aurait pas vraiment renoncé, ou plutôt qu’il aurait volontairement organisé une renonciation invalide, qu’il est donc le seul pape, et qu’il s’exprime depuis lors dans un langage codé pour nous le faire comprendre

Cette fois, Cionci s’appuie sur des « confidences publiques » (l’oxymore est de rigueur) de Vittorio Messori datant de 2016 (ce n’est donc pas du tout un scoop), en marge d’une conférence de présentation de son dernier ouvrage « Ipotesi su Maria », où il évoquait une visite qu’il avait faite au Saint-Père.

J’en parlais ICI, mais le récit de Messori d’alors, publié sur la Bussola, état expurgé; au contraire, lors de la conférence en question, répondant aux questions de l’assistance il avait fait sur le mode allusif des révélations explosives dignes de susciter la curiosité d’un journaliste d’investigation, et qui pourraient se révéler gênantes pour le « régnant » et son entourage. Raison pour laquelle une chape de plomb en garantit le secret… et les journalistes d’investigation sont aux abonnés absents? Jusqu’à quand?

Sur ce sujet

Vittorio Messori :

Je ne révélerai jamais ce que le pape Ratzinger m’a dit. Sachez qu’il est maintenu dans l’ignorance ce qui se passe

Le plus grand journaliste catholique parle

www.liberoquotidiano.it/articolo_blog/blog/andrea-cionci/29726687/vittorio-messori-rivela-papa-benedetto-tenuto-all-oscuro-disinformato-non-riceve-i-giornali-non-rivelero-le-cose-che-mi

Comme nous l’avons déjà dit [sur son blog de « Libero », ndt], le coup d’État anti-papal subi par Benoît XVI est la première, extraordinaire, « enquête participative » de l’histoire du journalisme. De nombreuses contributions, rapports, informations et documents ont été reçus de la part de simples lecteurs, de bons catholiques qui n’acceptent pas de voir leur foi et leur Église détruites par l’agenda mondialiste, sans rien faire. À cet égard, toute personne ayant des suggestions ou des informations peut écrire à codiceratzinger@libero.it: nous examinerons attentivement tout le matériel reçu, en le vérifiant minutieusement.

Monsieur Alessandro Quatela nous a envoyé hier l’enregistrement complet, réalisé par un spectateur, d’une réunion publique qui s’est déroulée en juin 2016 au centre franciscain Rosetum de Milan. Le protagoniste était le plus autorisé et le plus célèbre des journalistes catholiques, Vittorio Messori, qui présentait son dernier livre « Ipotesi su Maria ». Vous trouverez ICI l’enregistrement officiel de l’événement dont, toutefois, la dernière partie a été coupée, avec les questions du public, au cours desquelles l’écrivain turinois a fait des déclarations choc qui ne trouvent que maintenant une place appropriée. Nous mettons le matériel à la disposition des collègues intéressés et, en attendant, nous rapportons les paroles exactes de Vittorio Messori :

En septembre [2015], j’ai eu un entretien privé avec le « pape émérite », comme il voulait être appelé. Une amitié très forte était née avec Ratzinger à travers le livre « Rapport sur la foi » (1984) que nous avons fait ensemble. Avec sa générosité typique, il a voulu me rendre son amitié, à tel point que, parfois, nous allions dîner ensemble dans une trattoria du Trastevere. Cette relation personnelle a continué, mais je n’ai plus été en contact depuis le 11 février 2013 (date de sa prétendue démission) car je voulais respecter sa retraite. C’est son secrétaire (Mgr Gänswein) qui m’a téléphoné et m’a dit : « Sa Sainteté serait heureuse de vous revoir au nom du bon vieux temps, venez le voir dans sa retraite, mais il est entendu que Sa Sainteté vous attend comme un ami et non comme un journaliste. Votre rencontre sera privée et il n’y aura donc pas de choses publiques à diffuser ». [ndt: c’est donc le récit « expurgé » que je mentionnais plus haut]. Je m’y suis strictement tenu même si, bien sûr, en tant que vieux journaliste, si j’avais dit au Corriere certaines des choses que Ratzinger m’a dites, eh bien … j’aurais fait la une des journaux pendant longtemps. Mais je me suis fait violence, et personne, pas même avec des pinces, ne pourra jamais m’arracher ce que Ratzinger a vraiment dit. La seule chose que je pourrais dire – qui est toutefois significative – c’est que lorsque Ratzinger m’a demandé mon avis sur la situation actuelle de l’Église, je lui ai exprimé, avec sincérité, ce climat de perplexité (pour utiliser un euphémisme), de curiosité inquiète sur la façon dont cela va finir, face à certaines expériences. Je lui ai dit ce que je pensais et il est assez significatif qu’après m’avoir écouté, il ait ouvert les mains, levé les yeux au ciel et dit : « Je ne peux que prier ».

Mais vous devez savoir qu’il ne reçoit que les nouvelles que les autres décident. J’ai découvert, par exemple, qu’il ne reçoit que deux journaux: le Corriere della Sera et le Frankfurter Allgemeine Zeitung [deux journaux de « centre-gauche », comme l’on dit par euphémisme, ndt]. C’est-à-dire, quand on entend « …mais Ratzinger est enthousiaste à propos de son successeur ! », je ne vois pas ce qui pourrait l’enthousiasmer, ou l’indigner, vu qu’il ne reçoit pas les nouvelles. Il ne regarde pas la télé, il n’écoute pas la radio, il ne reçoit que le Corriere, qui est pro-Pape [Bergoglio]. LE PAPE RATZINGER EST COMPLÈTEMENT DÉSINFORMÉ. Mais, qui vivra verra.

Même si nous sommes plongés dans une réalité dystopique, pouvez-vous imaginer un instant ? Un pape, bien que « émérite », qui ne reçoit que deux journaux et n’est absolument pas informé. Normal, non? Surtout, les journalistes amis qui viennent lui rendre visite ne doivent rien publier, alors que les journalistes pro-Pape François comme Massimo Franco du Corriere della Sera bergoglien le peuvent. Le plus grand journaliste catholique qui dit : « Vous ne m’arracherez pas ce que Ratzinger m’a dit, sinon j’aurais rempli les journaux télévisés pendant des semaines ».

Maintenant, soyons honnêtes : voulons-nous dire que Vittorio Messori est aussi un complotiste?

Avez-vous compris pourquoi nous disons la pure vérité en écrivant chaque jour que le vrai pape n’est que Benoît XVI, et qu’il est dans une situation de SIÈGE EMPÊCHÉ?

Comme nous le répétons pour la énième fois, le 11 février 2013, il a prononcé une Declaratio qui, seulement pour ceux qui étaient de mauvaise foi et qui voulaient se débarrasser de lui, pouvait ressembler à une renonciation. En effet, malgré les manipulations faites sur les traductions, la Declaratio en tant que renonciation est canoniquement invalide et implosive, alors qu’elle est tout à fait cohérente en tant que déclaration – non juridique – d’auto-exil en Siège empêché (can 412).

C’est pourquoi « il n’y a qu’un seul pape », comme le répète Benoît XVI depuis huit ans, sans jamais préciser lequel, et c’est pourquoi il nous envoie tous les messages dans le désormais célèbre « Code Ratzinger« , qui configurent exactement, constamment, cette situation canonique grâce à laquelle l’évêque Bergoglio s’est lui-même « schismatisė » et est devenu un antipape usurpateur.

Maintenant, nous le disons avec une affectueuse préoccupation pour d’autres collègues et membres du clergé qui continuent à éviter soigneusement ces preuves macroscopiques sans précédent, canoniques, circonstancielles, théologiques, historiques, documentaires et testimoniales, refusant même de les discuter : combien de temps pensez-vous que le conte de fées de l’abdication, « du vieux pape rétrograde qui, trop vieux et avec un pied dans la tombe (depuis huit ans), accepte de s’effacer pour laisser la place au bon pape François, miséricordieux et révolutionnaire » peut encore être maintenu ? L’histoire enseigne que les impostures ne résistent pas à l’épreuve du temps, et c’est dans la logique du plan B [cf. www.marcotosatti.com/2021/04/09/cionci-la-possibile-ricostruzione-del-piano-b-di-benedetto-xvi/] que le moment de la révélation arrivera sans doute. Alors, de nombreuses carrières seront brûlées en un éclair.

De plus, à une époque comme celle-ci où tout est contrôlé, filmé, enregistré, transcrit et à portée de clic, il est totalement insensé et anachronique de croire qu’un quelconque secret puisse être gardé, encore moins un secret comme celui-ci, qui plus est avec une enquête en cours, très connue, menée sur Libero et ByoBlu, à laquelle des milliers de lecteurs dans le monde peuvent potentiellement participer.

Rappelez-vous ce que quelqu’un a dit : « S’ils se taisent, les pierres crieront ».

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