Dans l’avion qui le ramenait de Mongolie, François a répondu entre autre à une question sur le processus synodal en cours (nous en avons traité ici: Le Pape dans l’avion), posée par un journaliste ami, sinon complice, Antonio Pelayo, de la revue progressiste espagnole Vida Nueva – à laquelle il a accordé récemment une longue interview. Elle lui a permis de dire ce qu’il pense de la doctrine des indietristi (selon lui « comme de l’eau distillée, elle n’a aucun goût ») et de s’en prendre une fois de plus à ceux qui le critiquent… les indietristi, encore eux. A ceux-là, il a fortement suggéré d’aller à L’ESSENTIEL : dénoncer le fait que l’Eglise est pécheresse. Confondant volontairement l’institution divine et les hommes qui la composent (une distinction que Benoît XVI a toujours pris grand soin de souligner)

Antonio Pelayo (Vida Nueva) : Saint-Père, vous venez de parler du synode, et nous sommes tous d’accord avec vous pour dire que ce synode suscite beaucoup de curiosité et d’intérêt. Mais malheureusement, il suscite aussi beaucoup de critiques venant des milieux catholiques : Je voudrais faire référence à un livre avec un prologue du cardinal Burke, qui dit que le synode est la ‘boîte de Pandore’ d’où sortiront tous les malheurs pour l’Eglise. Que pensez-vous de cette position ? Et pensez-vous qu’il s’agit d’une position dépassée par la réalité ou qu’elle influencera le synode ?

Pape François : Je ne sais pas si je l’ai déjà dit d’autres fois. Il y a quelques mois, j’ai appelé une carmélite :

« Comment vont les nonnes, mère supérieure ? », ai-je dit à la prieure qui m’a répondu.

Et elle a fini par me dire – une carmélite non italienne : « Votre Sainteté, nous avons peur du synode ».

« Mais qu’est-ce qui se passe ? Tu veux envoyer une nonne au synode ? », ai-je dit en plaisantant.

Elle a répondu : « Non, nous avons peur qu’il change notre doctrine ».

C’est ce qu’elle a dit: cette idée existe. Mais si tu vas au fond de ces idées, tu trouveras des idéologies. Chaque fois que l’on veut attaquer la voie de la communauté dans l’église, c’est toujours une idéologie qui attaque. Et ils accusent l’Eglise de ceci ou de cela, mais ils ne l’accusent jamais de ce qui est vrai : qu’elle est pécheresse. Jamais ils ne disent : « pécheresse ». Ils défendent une « doctrine », entre guillemets, qui est une doctrine comme de l’eau distillée, qui n’a aucun goût, et ce n’est pas la vraie doctrine catholique, celle qui figure dans le Credo.

Il se trouve que la vraie doctrine catholique est souvent un scandale, tout comme l’idée que Dieu s’est fait chair, que Dieu s’est fait homme, que la Vierge a conservé sa virginité… Cela scandalise. L’enseignement catholique est parfois scandaleux.

Les idéologies sont toutes de l’eau distillée, elles ne scandalisent jamais ».

L’un des contributeurs récurrents du blog de Marco Tosatti, qui signe du pseudo Mastro Titta lui répond par un commentaire… un brin sarcastique…

MASTRO TITTA : LA DOCTRINE COMME L’EAU DISTILLÉE ET LES VINGT SIÈCLES SYNODAUX QUI MANQUENT À L’APPEL.

Mastro Titta
6 septembre 2023
www.marcotosatti.com

« Ils défendent une ‘doctrine’ entre guillemets, qui est une doctrine comme l’eau distillée, elle n’a aucun goût ».

Les paroles de Bergoglio dans l’interview volante à son retour de Mongolie révèlent avec une perfection cristalline ce qu’il pense de la doctrine catholique : quelque chose qui manque de goût et de substance. La métaphore de l’eau distillée est sans appel.

Il ajoute que ce que l’on craint à l’approche du Synode n’est pas « la vraie doctrine du Credo ». Il affirme qu’ « ils accusent l’Église de ceci et de cela, mais ne l’accusent jamais de ce qui est vrai : pécheresse. Jamais ils ne disent ‘pécheresse’ « .

À la source de la voix sortie du coeur se trouve l’habituelle discussion téléphonique que Bergoglio, entre deux moments d’oisiveté papale, s’est octroyée avec une religieuse carmélite, qui lui aurait fait part de sa « peur que le Synode ne change notre doctrine ». On ne sait pas quels étaient les arguments de la pauvre idiote à l’appui de ses phobies.

On ne sait pas non plus qui est la pauvre idiote de carmélite. Il y a des appels téléphoniques surprises du pape, sans journalistes ni caméras pour les enregistrer.

Très différents des appels téléphoniques surprises dont il se trouve que nous connaissons tous l’existence. Nous voyons, par exemple, quand le pape sort pour acheter d’humbles lunettes (« seul », titre La Stampa au-dessus de la photo montrant la foule comme par hasard assemblée devant l’humble opticien où le Saint-Père a quémandé une humble réduction), tandis que d’autres appels téléphoniques comme celui-ci doivent être crus par un acte de foi.

Ce qui est intéressant – il ne manquerait plus que ça, mais le pape tient à le souligner – ce n’est pas tant l’insulte que la réponse de Bergoglio à l’idiote.

La doctrine n’a ni contenu ni goût. L’idiote, et beaucoup d’idiots comme elle, au lieu de s’occuper de broutilles devraient passer leur temps à accuser l’Église de ce qu’elle est : pécheresse.

Pour résumer : un pontife, dont la fonction essentielle est de confirmer ses frères dans la foi – en gros : dans la doctrine de la foi – invite les croyants catholiques à abandonner ce genre de détails.

Dans le même temps, les insipides croyants devraient se transformer en accusateurs de l’Église (puisqu’il y a une grave pénurie de détracteurs de l’Église!), c’est-à-dire de l’institution qu’il préside.

Si les mots ont un sens : un monsieur qui n’a rien à enseigner préside une institution bimillénaire imbibée de péché, pour laquelle la miséricorde totalitaire qu’il prêche ne s’applique pas. Je dirais même que le matériel psychiatrique abonde.

Le ton des réponses est brouillon, confus, irascible. Bergoglio jette trop de viande sur le feu, sautant du coq à l’âne. Il éviscère, élimine, réduit. Il répète de façon obsessionnelle des concepts déjà exprimés, les compresse comme des vêtements dans une valise de vacances. Il est pressé.

Ce que le cardinal Consalvi a dit aux intentions de Napoléon de détruire l’Église s’applique à lui :

« Votre Majesté, cela fait vingt siècles que nous, les prêtres, essayons de le faire et nous n’y sommes pas parvenus ».

Bergoglio n’a pas vingt siècles de tradition derrière lui, et n’a même pas vingt siècles de synodalité devant lui.

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