Dans l’avion de retour de Mongolie, répondant à une question d’un journaliste sur un possible voyage au Vietman, le Pape a botté en touche et dit, sur le ton de la blague – une blague de toute façon douteuse et déplacée, car elle résonne comme une ingérence dans le déroulement d’un futur conclave – ‘si ce n’est pas moi qui vais là-bas, ce sera Jean XXIV‘.
Benoît XVI aussi avait déjà évoqué un successeur dans une circonstance analogue – à propos des JMJ de Rio, je crois – mais il ne se serait jamais permis de donner un nom. Il avait dit sobrement « le Pape ira ».
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Cela doit-il être pris au sérieux? Car ce n’est pas la première fois que François évoque un futur « Jean XXIV ». Déjà en 2021, The Wanderer s’était interrogé sur le sens à donner à une allusion identique, et il avait donné une explcation… argentine:
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Quoi qu’il en soit, ce petit billet d’humeur et d’humour de AM Valli – qui voit dans la boutade papale le portrait-robot du successeur qu’il souhaite – est un bon sujet de réflexion:
Jean XXIV. Voici comment François a dressé le portrait-robot de son successeur
Aldo Maria Valli
12 septembre 2023
Dans l’avion qui le ramenait de Mongolie, le pape s’est entretenu avec les journalistes sur divers sujets. Et à une question concernant un éventuel voyage au Vietnam, il a répondu : « Si je n’y vais pas, Jean XXIV ira certainement ».
La plaisanterie, noyée parmi de nombreuses autres déclarations, est passée un peu au second plan, mais elle constitue une indication assez claire en vue du conclave d’où sortira le successeur de François.
Bergoglio n’a pas dit « Jean-Paul III ira ». Encore moins « Benoît XVII ira » (je vous laisse imaginer !!) ou « Paul VII ». Il a dit « Jean XXIV », un nom qui est un programme
Il se peut que François lui-même ait pensé qu’il aurait pu s’appeler Jean XXIV. Certes, la ligne dans laquelle il a voulu s’inscrire est celle du » bon pape » : miséricorde, anti-dogmatisme, dialogue avec la culture de l’époque, sympathie à l’égard du monde.
Mais donner le nom de Jean XXIV a aussi d’autres implications. Jean XXIII a été le pape qui a voulu le Concile Vatican II, donc parler de Jean XXIV semble indiquer la nécessité de revenir sur cette voie. Il est vrai que François a récemment déclaré que le temps du Concile Vatican II « n’est pas mûr », mais (outre le fait qu’il n’est pas rare que François dise une chose et en pense une autre) son insistance sur la synodalité va dans ce sens. En outre, Jean XXIII, Angelo Giuseppe Roncalli, était italien, et nous savons que de nombreux cardinaux ont une certaine nostalgie des papes italiens.
Le nom de Jean XXIV n’est donc pas une simple plaisanterie, mais contient un message et peut-être un portrait-robot.