Nous savions, grâce à Andrea Gagliarducci (cf. Le Ratzinger Schülerkreis 2023, sans le Maître), que le secrétaire de Benoît XVI devait être l’invité d’honneur à la séance conclusive du Ratzinger Schülerkreis 2023, « le premier sans le maître ». Voici le reportage de Nico Spuntoni:

Retour de Gänswein à Rome (sur la tombe de Ratzinger)

L’archevêque a quitté Fribourg pour se rendre à la rencontre des anciens élèves de Benoît XVI qui se tient au Vatican. Entre souvenirs et célébrations

Nico Spuntoni
www.ilgiornale.it
24 septembre 2023

Près de trois mois après avoir quitté le Vatican pour retourner dans son diocèse de Fribourg, Mgr Georg Gänswein est de retour à Rome. L’ancien secrétaire de Benoît XVI a passé 28 ans entre les murs sacrés et y est revenu ces derniers jours pour participer à la rencontre annuelle du Schülerkreis, le cercle des élèves du professeur Joseph Ratzinger qui, depuis quelques années, compte également un appendice de jeunes théologiens formés sur ses textes.

La première fois sans Ratzinger

Cette année, le Schülerkreis s’est déroulépour la première fois sans son maître, disparu à 95 ans le 31 décembre dernier. La session s’est tenue samedi à l’Institut patristique Augustiunianum et a été coordonnée par le professeur Christoph Ohly, professeur de droit canonique à Trèves.

Parmi les conférences programmées figurait également celle du cardinal Kurt Koch, le Suisse que Benoît XVI a appelé en 2010 à diriger le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Koch, théologien à la sensibilité très proche de celle de Ratzinger, est l’un des rares vétérans du précédent pontificat à occuper encore un rôle de responsabilité au sein de la Curie : il est toujours préfet de ce qui est devenu entre-temps le dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens. Son discours était consacré à la pensée théologique de Joseph Ratzinger.

Gänswein prend la parole

Mais l’invité le plus attendu de la réunion du cercle était sans aucun doute l’homme qui a été aux côtés de Benoît XVI jusqu’à la dernière heure de sa vie terrestre. Mgr Gänswein a pris la parole pour dialoguer avec le jeune professeur munichois et prêtre grec orthodoxe Stefanos Athanasiou. Une conversation qui ne laissait aucune place à la polémique.

L’ancien préfet de la Maison pontificale a évoqué les jours qui ont suivi la mort de Benoît XVI, comparant ces images à un film. Il s’est souvenu des foules qui, d’abord au monastère Mater Ecclesiae, puis dans la basilique Saint-Pierre, priaient devant la dépouille, puis aux funérailles. « Il y avait plus de monde que ce à quoi on aurait pu s’attendre », a noté Gänswein, soulignant que Ratzinger avait su convaincre les gens par sa gentillesse et son intelligence. « Sa réponse était claire même lorsque la question ne l’était pas », a ajouté le prélat, soulignant le don de clarté qui a toujours caractérisé les activités académiques et pastorales du pape-théologien.

Sous l’impulsion d’ Athanasiou, l’ancien secrétaire a parlé de l’impact que Ratzinger a eu dans sa vie et du fait qu’il a été impliqué en deux étapes : d’abord en le connaissant personnellement en 1995, puis en l’assistant en tant que collaborateur à l’ancien Saint-Office, en tant que secrétaire du cardinal, du pape régnant et du pape émérite. Avant la rencontre, Gänswein a appris à connaître et à apprécier la pensée de Ratzinger dans les livres qu’il a lus pendant ses années d’études. Une rencontre qui, selon l’archevêque, a déjà profondément influencé sa vie et sa compréhension de la théologie à l’époque.

L’ancien préfet de la Maison pontificale a reconnu que les temps actuels pour l’Église sont des « temps difficiles », mais il a salué la voie tracée par Benoît XVI, à savoir celle de remettre la question de Dieu au centre.

Messe sur la tombe

Dans son discours, Gänswein a plaisanté à la question « comment allez-vous? » que lui a posée le modérateur.

Le prélat s’est installé à Fribourg, mais n’a pas renoncé à voyager. Ainsi, à la mi-septembre, il était à Würzburg pour le 75e anniversaire du magazine catholique allemand Die Tagespost avec l’archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki. Avant d’arriver à Rome, il s’était arrêté en Toscane où il avait présenté à Forte dei Marmi le livre « Nient’altro che la verità », écrit avec Saverio Gaeta et qui a suscité une vive polémique en raison des passages sur sa relation avec François.

D’une manière générale, Gänswein a déclaré aux participants à la réunion du Schülerkreis qu’il avait reçu un bon accueil après le début de sa nouvelle expérience à Fribourg. Bien qu’il soit conscient que la situation soit difficile, le prélat a déclaré qu’il croyait en la Providence et qu’il allait donc de l’avant grâce à cette certitude.

Pendant son séjour à Rome, Gänswein n’est pas retourné au monastère Mater Ecclesiae ni à l’appartement de Santa Marta Vecchia qui lui avait été attribué par François lui-même avant son départ. Mais il n’a pas renoncé à prier sur la tombe de Benoît XVI située dans les Grottes du Vatican. Dans la crypte de Saint-Pierre, Gänswein a célébré la messe avec le cardinal Koch et les autres prêtres du cercle d’étudiants de Ratzinger, puis s’est arrêté pour prier devant la tombe du théologien allemand.

L’événement a lieu chaque année en présence du père Stephan Otto Horn, qui a été l’assistant universitaire de Ratzinger lorsqu’il était professeur à Ratisbonne.

Au cours de son discours à l’Augustiunianum, Mgr Gänswein a également rappelé que c’est Benoît XVI qui, en 2012, a choisi le cardinal Koch comme protecteur du nouveau cercle d’étudiants, le Neuer Schülerkreis, et que cette rencontre annuelle, dont les racines remontent à 1977, s’est poursuivie au fil du temps, même pendant le pontificat, souvent dans la petite ville de Castel Gandolfo, très aimée de Ratzinger.

Aujourd’hui, elle se poursuivra même après la mort de son fondateur.

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