C’est une rubrique qui risque d’être alimentée en permanence (cf. Benoît XVI n’est pas oublié). Cette fois, la bonne nouvelle nous parvient des Etats-Unis, où R. Jared Staudt, un universitaire, pose la question (ou plutôt y répond « Benoît XVI, un docteur de l’Eglise pour notre temps »et annonce qu’il s’apprête à le prouver concrètement, à travers une initiative dont on aimerait qu’elle soit reprise… et, pourquoi pas, en France

Le pape Benoît XVI : Le docteur de l’Église pour notre temps

R. Jared Staudt
www.catholicworldreport.com
19 octobre 2023

Le défunt pontife a mis le doigt sur notre principal défi – l’éclipse de Dieu dans le monde – et aussi sur la solution : une rencontre avec le Christ qui ouvre la grande aventure de la vie.

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Le mot « docteur » signifie enseignant, et non guérisseur, c’est pourquoi nous appelons certains saints « docteurs de l’Église ». Ils sont les grands maîtres qui ont ouvert la vérité de la foi à leur époque, transmettant et illuminant à nouveau le don intemporel de la révélation de Dieu.

Je suis convaincu que Joseph Ratzinger/Pape Benoît XVI sera reconnu comme Docteur de l’Église dans les années à venir. Même sans cette reconnaissance, il a véritablement joué ce rôle en aidant notre époque sécularisée à mieux connaître Jésus-Christ, en particulier lorsqu’il est rencontré dans la foi et la beauté de la liturgie.

Il a mis le doigt sur notre défi majeur – l’éclipse de Dieu dans le monde – et aussi sur la solution : une rencontre avec le Christ qui ouvre la grande aventure de la vie.

Ratzinger possédait le don unique de parler profondément et succinctement à la fois, de communiquer l’essence d’un sujet d’une manière personnelle et appropriée. Contrairement à d’autres théologiens, il n’a pas inventé son propre système idiosyncrasique, mais a décortiqué la tradition avec fidélité et fraîcheur.

Après sa mort, il continue à servir de guide principal pour l’Église, un guide qui peut nous aider à sortir de notre confusion actuelle afin d’embrasser la mission principale de l’Église qui est de répandre le royaume de Dieu dans le monde entier.

Deux nouveaux livres publiés par Ignatius Press cette année nous aideront à poursuivre son héritage de service de la vérité.

Le premier est basé sur des enregistrements sur cassettes datant de 1985, qui ont été redécouverts et traduits en anglais sous le titre The Divine Project : Reflections on Creation and the Church. Ratzinger a souvent souligné qu’en rejetant Dieu, nous éclipsons également le don de la création et même notre propre humanité, ce que nous pouvons voir se produire sous nos yeux. Il nous a souvent rappelé que la foi et la raison sont porteuses d’une harmonie intrinsèque, que nous pouvons observer dans la création elle-même :

Plus nous découvrons l’univers, plus nous y trouvons une sorte de raison dont nous essayons de suivre les voies… Tout ce que nous apprenons, de la plus petite chose à la plus grande, nous permet de voir les choses d’un œil nouveau, et les formules scientifiques, pour ainsi dire, sont une occasion pour nous de réfléchir à l’Intelligence du Créateur à laquelle notre propre raison doit son existence.

Le clivage entre foi et raison a conduit beaucoup de gens à remettre en question l’enseignement de l’Église au nom de la science.

Le deuxième nouveau livre, What is Christianity? The Last Writings , aborde une autre préoccupation commune : le relativisme religieux. Bien que Ratzinger n’ait pas entrepris de grands projets théologiques pendant sa retraite, ce recueil rassemble les essais, lettres et interviews de ces années. Ratzinger y aborde des thèmes fondamentaux de son œuvre : la nature de la foi, la centralité de la communion, la crise de l’Église et le dialogue avec les autres religions. Au fond, une question essentielle se pose : La foi chrétienne est-elle vraie ? Ratzinger montre que cette question n’est pas une préoccupation théologique abstraite, mais qu’elle est intimement liée à notre identité et à notre but, car nous trouvons le sens de notre vie dans une rencontre avec le seul vrai Dieu. Il écrit :

Pour un chrétien, le Dieu qui, en Jésus-Christ, se lie cœur et main à nous, hommes, qui a enduré d’être humain pour nous et parmi nous, jusqu’à la mort et au-delà de la mort, est le centre du christianisme. Toute la querelle de l’histoire des religions … se termine donc par le don de l’amour qui présuppose l’être personnel de Dieu. Par conséquent, pour l’homme aussi, elle se termine par le fait qu’il devient pleinement une personne en acceptant le don d’être aimé par Dieu et en le transmettant.

Pour aider à décortiquer l’héritage de Ratzinger, j’animerai un séminaire en ligne par l’intermédiaire de The  Institute of Catholic CultureJesus of Nazareth: Discovering Christ with Pope Benedict XVI, gratuit et ouvert à tous.

Pendant son pontificat, Ratzinger a pris la décision stratégique d’écrire une grande trilogie de livres sur la vie du Christ. Ce choix met le doigt sur le cœur de la crise de l’Église et du monde, qui ne peut être surmontée que par un renouveau de la foi en Jésus-Christ.

Dans le cadre de ce séminaire, qui débutera le 20 novembre, nous verrons comment Ratzinger associe la sagesse des Pères de l’Église aux connaissances de l’érudition biblique moderne. Sur le plan théologique, il démontre la nécessité de préserver la tradition tout en répondant aux préoccupations modernes. Sur le plan personnel, il nous invite à renouveler notre foi dans la réalité historique de l’Incarnation, l’entrée du Créateur dans sa création pour nous conduire au salut.

Représentatif de l’ensemble de son œuvre, Ratzinger utilise la trilogie de Jésus de Nazareth pour démontrer le caractère raisonnable de la foi et l’urgente nécessité d’embrasser le royaume de Dieu, notre seule véritable source d’espoir et de bonheur.

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