J’en ai parlé tout à l’heure (La plus grande contribution de François): dans un précédent article, le responsable du site dit « paravatican » qu’on a longtemps vu comme la voix officieuse de Sainte Marthe, Luis Badilla, anticipait la nouvelle, qu’il confirme définitivement aujourd’hui: son blog s’arrête [1]. Avec une sensibilité ecclésiale et politique aux antipodes de la mienne, force m’est de reconnaître que c’était un bon journaliste et un honnête homme, et que sa revue de presse (bien que très orientée, mais devenue ces derniers temps de moins en moins partisane, au fur et à mesure qu’il ouvrait les yeux) était un outil précieux. Qu’il en soit remercié (au cas où il me lirait).
Avec le rideau qui tombe sur une des rares scènes encore pro-Bergoglio, le Pape va perdre une voix certes critique, mais lucide, qui essayait de l’avertir qu’il était temps de changer de route. Il lui reste les courtisans, et les ennemis (ce sont souvent les mêmes).

Voici son billet d’adieu (ilsismografo.blogspot.com)

Chers amis
Chers lecteurs et utilisateurs

Il Sismografo s’arrête ici. Nous avons pris cette décision il y a quelques semaines, mais nous voulions attendre les premières nouvelles fiables concernant la sentence dans le procès impliquant le cardinal Angelo Becciu. Cette douloureuse affaire, qui a commencé il y a plus de deux ans, a été et est un tournant décisif pour nous, pour nos lecteurs et pour l’Église dans son ensemble, parce qu’elle met en évidence une façon singulière d’exercer le pouvoir de la part du Pape François.

Il y a aussi une autre coïncidence qui est significative pour nous : le 16 décembre 2006, c’était la « première fois » que Il Sismografo était sur le web ouvert à tous, même si très peu de personnes l’utilisaient déjà comme un outil de travail pour prendre des décisions.

J’aurais – nous aurions – souhaité poursuivre ce service qui a atteint tous ses objectifs initiaux, et peut-être quelque chose de plus, voire d’inattendu. Mais après 17 ans de vie, bien qu’avec des formats et des destinataires différents, ma vieillesse, 78 ans, et ses compagnes, les maladies, me poussent à m’arrêter parce que c’est bon et prudent.
Je n’ai plus la force nécessaire pour continuer.

Ce service à l’Église n’a été possible que grâce au soutien éditorial de nombreux amis et lecteurs, en particulier Robert Calvaresi. À tous ces amis, dont beaucoup sont anonymes, j’adresse un gigantesque merci, partageant une fois de plus ce qui nous a toujours unis : on n’aime l’Église qu’avec la vérité et non avec le mensonge.

Au terme de cette aventure, nous pouvons dire que nous sommes fiers de ce que nous avons fait, surtout parce que nous n’avons jamais succombé à la pernicieuse habitude – ecclésiastique et ecclésiale – de justifier le mensonge pour ne pas nuire – dit-on – à l’image de l’Église. L’histoire de la pédophilie dans le clergé prouve à elle seule le contraire.

Une Église de plus en plus identifiée au Christ ne se soutiendra que par la force de la vérité, et chaque fois qu’elle le fera par la force du mensonge, elle trahira son fondateur.

Merci beaucoup à tous.
Joyeux Noël à chacun d’entre vous et à vos proches.

Luis Badilla
17 décembre 2023

P.S. Le site restera en ligne pour permettre l’utilisation des archives des 11 dernières années (2012-2023).


[1] Note

Il me revient à l’esprit qu’au lendemain de la mort de Benoît XVI, une autre source d’informations précieuses sur le Vatican, la page Facebook La Vigna del Signore, de bord opposé mais qui partageait avec Il Sismografo le souci de l’Eglise baissait lui aussi le rideau, écœuré par la façon dont avaient été organisées les obsèques du Saint-Père

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