On se souvient que le secrétaire du Saint-Père avait été convoqué par François une semaine après la mort de Benoît XVI, et depuis lors, n’avait plus prononcé un mot (cf. François aurait-il fait chanter Georg Gänswein?…). La suite (nous en avons parlé hier: Georg Gänswein sort de son silence) évoque plus Clochemerle que le cœur du catholicisme, mais comme elle concerne la personne qui est censée avoir été la plus proche de Benoît XVI jusqu’à sa mort, et surtout a servi de ‘courroie de transmission’ entre les deux papes, elle soulève de nombreuses questions… que souligne encore le ton clairement persifleur de l’article qui suit (pourtant issu d’un portail qui n’est n’est pas forcément « de gauche »)

Samedi 4 mars

En prime time sur RAI 1, il dément tout ce qu’il avait dit auparavant et bêle comme un agneau

Padre Georg: l’agneau est de retour au bercail

Giuseppe Vatinno
www.affaritaliani.it

Pâques est encore loin, mais un agneau est revenu au bercail et bêle en direct à la télé dans la séquence de Bruno Vespa [journaliste et animateur de télévision] « Cinque minuti « , immédiatement après le TG 1 [le JT de la première chaîne] du soir, donc à la tranche d’audience maximale. Le haut prélat a démenti en substance tout ce qu’il avait dit précédemment, affirmant qu’il s’agissait – comme d’habitude – d’une invention des perfides journalistes.

Nous parlons de Georg Gänswein, l’assistant-secrétaire-factotum du pape Benoît XVI: après la mort de ce dernier – à la fin de l’année dernière – il avait fait feu de tout bois contre le pape François qui l’avait « diminué de moitié » dans son rôle de préfet de la maison pontificale.

En pratique, le pape Bergoglio ne lui avait laissé que la charge et le salaire mais lui avait explicitement dit que son travail professionnel n’était plus nécessaire. Cela avait profondément blessé le haut prélat, qui n’a cependant pas eu d’autre choix que d’exécuter l’ordre qu’il avait reçu et de se consacrer désormais uniquement à son pape, c’est-à-dire à Benoît.

Le père Georg et son livre “Nient’altro che la verità”.

Mais revenons au passé récent. Nous disions que depuis la mort de Benoît XVI, le père Georg s’était déchaîné, brandissant comme une arme les anticipations de son prochain livre “Nient’altro che la verità”, qui était manifestement prêt et emballé depuis un certain temps et n’attendait que le bon moment pour sortir.

Le livre contient des passages très critiques à l’égard de François avec un récit détaillé des vexations subies de la part du pape argentin, comme la phrase : « Vous restez préfet mais à partir de demain vous ne reprendrez pas le travail ». Lorsque Georg s’en est plaint à Benoît, il a obtenu une réponse désarmante : « Je crois que le pape François n’a plus confiance en moi et qu’il veut que vous soyez mon tuteur… ». En somme, pour le père Georg, il s’agissait d’assumer le rôle de gardien apostolique, bien qu’au plus haut niveau.

Ce qui – nous l’avons dit – n’a pas plu au haut prélat qui n’avait d’autre choix que de s’occuper de son mentor.

Nous disions que Padre Georg a profité des vacances de Noël pour tirer un coup de semonce contre le pape François, qui l’a immédiatement convoqué au Vatican à la reprise de ses activités et lui a infligé une correction mémorable, au cours de laquelle les cris ont résonné dans tous les palais sacrés. À partir de ce moment, Padre Georg ne s’est pas seulement tu d’un coup, mais il est devenu un doux agneau soumis au Saint-Père qui, d’ailleurs, lui avait imposé un silence absolu. C’est à ce moment que Georg a contacté Marina Berlusconi [la fille de Silvio, propriétaire de l’éditeur Mondadori] dans une tentative désormais vaine d’empêcher la distribution du livre qui était déjà prêt. A l’évidence, la « discussion » avec le pape a eu son effet et a dû être extrêmement convaincante.

En effet, le prélat n’est pas encore assez âgé pour prendre sa retraite, mais il n’est pas non plus assez jeune pour réinventer sa vie professionnelle, il a donc dû s’inquiéter pour son avenir et – évidemment – il a dû obtenir des assurances satisfaisantes dans quelque prestigieuse nonciature étrangère ou quelque poste à la Curie romaine ou même au niveau universitaire. En fait, il a lui-même déclaré que, dans quelques jours, « le Saint-Père me fera savoir… ».

Mots Clés :
Share This