The Wanderer – La défaillance de l’appareil vatican, qui s’est couvert de ridicule en diffusant à jet continu depuis hier après-midi des informations contradictoires ferait presque oublier la gravité de l’état du Pape. Personne ne peut dire s’il va mourir bientôt, c’est Dieu qui décide, même la médecine ne peut s’aventurer à un pronostic. Mais il y a une autre information que nous avions notée ici (cf. Une nomination inattendue à la tête de la COMECE) et qui, dans la perspective d’un conclave, plus ou moins proche, prend une importance particulière: c’est la nomination de Mgr Crociata (un ratzingérien de la première heure, nous dit le blogueur argentin) à la tête de la COMECE. Les conservateurs relèvent la tête, et le prochain conclave n’est pas du tout joué d’avance.

La santé insaisissable du pape François

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« Le pape François est en train de mourir. C’est une question de jours ou de semaines, tout au plus de quelques mois ». Telle est l’information qui circule depuis un certain temps au sein de la Curie romaine. La gravité de sa maladie est un secret de polichinelle et a déjà été commentée en divers endroits. Comme le dit Specola, plus que jamais indispensable ces jours-ci, « les papes jouissent d’une bonne santé jusqu’à trois jours après leur mort ».

Ce qui aurait pu n’être considéré que comme une rumeur provenant des sombres centrales antibergogliennes, a pris de l’importance en raison de la soudaine dégradation subie hier, qui l’a contraint à être hospitalisé à l’hôpital Gemelli. En outre, les grandes lignes des célébrations de la Semaine Sainte sans sa présence sont déjà préparées : le cardinal Re présidera le dimanche des Rameaux et la veillée pascale ; le cardinal De Donatis présidera la messe chrismale et le cardinal Gambetti la célébration du Vendredi saint.

Face à cette nouvelle, l’immédiat pour tout bon chrétien est de prier pour que Dieu fortifie le Saint-Père dans la douleur de sa maladie et, le moment venu, dans la transe de sa mort.

Nous, qui ne savons pas si nous serons en vie lorsqu’il mourra, nous pouvons nous permettre quelques réflexions supplémentaires. Et celle qui saute le plus aux yeux est la stupéfiante incapacité de l’équipe de presse du Saint-Siège à gérer des situations de ce genre. Comme on peut facilement le constater dans tous les médias, on a d’abord dit officiellement que l’hospitalisation était due à des examens de santé programmés, puis qu’il s’agissait d’un problème cardiaque et enfin d’un problème respiratoire, c’est-à-dire d’une pneumonie (curieusement, quelques minutes plus tôt, le pape avait pris la parole à l’audience générale sans présenter de symptômes de fièvre, sans tousser, sans se racler la gorge… une pneumonie très rare).

Le pauvre François se voit promener dans tout le catalogue de la nosologie. Et le pire, c’est que, selon ce qui se dit dans les milieux avertis, il s’agirait d’autre chose : d’une occlusion intestinale, d’ailleurs prévisible vu l’état terminal de sa maladie. N’allez pas vous plaindre après, car quand vous placez des personnes recommandées et des copains à des postes gouvernementaux, c’est ce que vous obtenez. Le pire, c’est que les faibles capacités de la direction de la salle de presse du Saint-Siège sont équivalentes à celles d’une bonne partie de la direction des principaux bureaux gouvernementaux de l’Église. Toute ressemblance avec les pratiques péronistes est, bien entendu, purement fortuite.

Quand le pape François mourra, car il mourra comme n’importe quel fils d’Adam, il y aura un conclave. Et il y a une information qui a été connue la semaine dernière et qui, à mon avis, n’a pas été suffisamment exploitée par les analystes, et qui prend maintenant une importance particulière. Le 23 mars, la Commission des évêques de l’Union européenne (COMECE), qui est la Conférence épiscopale européenne, a élu Mgr Mariano Crociata, évêque de Latina, comme nouveau président. Ce qui est intéressant, c’est que cet évêque italien succède au cardinal Hollerich, archevêque de Luxembourg, progressiste, bergoglien et jésuite. L’accueil du nouveau président n’a pas été bien reçu à Sainte Marthe, et avec raison. Crociata avait été nommé secrétaire de la Conférence épiscopale italienne par le pape Benoît XVI, ce qui constituait l’étape préliminaire au cardinalat. Bergoglio l’a toutefois démis de ses fonctions et lui a laissé pour seule tâche de s’occuper de son modeste siège. Il est également un ami proche du cardinal Angelo Bagnasco, un autre des cardinaux détestés par le pontife argentin. Bref, Crociata est un Ratzingerien de la première heure.

Non seulement la Conférence épiscopale américaine nomme des conservateurs à sa tête, contrairement aux souhaits du pontife de créer des cardinaux pour les évêques progressistes, mais la rébellion a également lieu en Europe même.

Je pense que ce n’est pas un fait mineur. Même dans des environnements très progressistes tels que l’épiscopat européen en général, les bergogliens sont évincés afin de placer des évêques conservateurs à des postes de direction.

C’est peut-être – et je crois que ce sera – la tendance du prochain conclave. Les institutions ont un instinct de survie.

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