Hier, Tosatti annonçait la parution dans La Verità d’aujourd’hui d’un article très intéressant, rapportant « un autre témoignage, de grande valeur, d’un archevêque qui a rempli des rôles très importants à la Curie et à l’étranger et qui a été longtemps en contact avec Mgr Gänswein« . L’archevêque en question n’est autre que Mgr Vigano et l’article ne déçoit pas.

Il sera facile au secrétaire de Benoît XVI de dire qu’il est dans son rôle et qu’il ne fait que son devoir lorsqu’il « filtre » la correspondance et les visiteurs de son patron, vu la quantité de sollicitations que celui-ci devait (et doit encore) recevoir. Evidemment, c’est plus problématique lorsque les sollicitations viennent de hauts prélats. Et Mgr Vigano n’est pas le seul dans ce cas.

Certains, aussi, auront beau jeu de ranger cette dernière intervention de l’ex-nonce à Washington à la rubrique des ragots sans fondement, venant d’un prélat aigri. Je ne sais pas. Mais les faits rapportés sont crédibles. Le moment des règlements de compte est venu. La guerre est déclenchée. Et François n’y est pas pour rien, au moins pour l’ambiance oppressante qu’il fait peser sur l’Eglise.

Choc final au Vatican
Ratzinger enlève son bâillon

Fin de la feinte concorde, l’anomalie des deux Papes explose

L’heure est venue de clarifier le rôle de padre Georg

La lettre de Mgr Vigano

(Ma traduction d’après le texte original en italien qu’une aimable lectrice abonnée à La Verità m’a transmis)

Cher Directeur, il est temps de révéler le contrôle systématiquement et abusivement exercé par Mgr Georg Gänswein sur le Souverain Pontife Benoît XVI depuis le début de son pontificat.

Gänswein avait l’habitude de filtrer les informations, s’arrogeant le droit de juger par lui-même de l’opportunité ou non de les envoyer au Saint-Père.

Je peux témoigner que, lorsque le pape Benoît m’a convoqué en audience le 4 avril 2011, quelques jours après que je lui ai envoyé ma première lettre (publiée ensuite illégalement pendant les Vatileaks), j’ai dit au Pontife: « Je ne vous parlerai pas de la situation de corruption dans la gestion des villas pontificales, car je suppose que vous avez déjà pris connaissance de la note à ce sujet, que j’ai remise à votre secrétaire pour vous, en vue de cette audience ».
Le Saint-Père, en toute innocence, et sans montrer aucune surprise, me dit: « Non, je n’ai rien vu ».

Je témoigne également d’un autre fait qui montre comment Mgr Gänswein contrôlait les informations pour le Saint-Père et conditionnait sa liberté d’action. A l’occasion de la canonisation de Marianne Cope et Teri Tekakwitha, ayant demandé par écrit au Préfet de la Maison Pontificale de l’époque, Mgr James Harvey, de pouvoir être reçu en audience par le Pape, n’ayant reçu aucune réponse, je me suis rendu, le mardi 23 octobre 2012, auprès du même Préfet, lui demandant pourquoi je n’avais reçu aucune réponse à ma demande d’audience.

Je me souviens parfaitement de la circonstance, puisque Mgr Harvey lui-même me suggéra d’assister à l’audience générale le lendemain, afin que je puisse au moins saluer le Saint-Père personnellement, avec les autres évêques présents.
Mgr Harvey me répondit par les mots suivants: « Gänswein m’a dit: ‘Mgr Viganò est la dernière personne qui puisse s’approcher du Pape Benoît!‘ Il a ensuite ajouté qu’au début de son pontificat, Benoît XVI, lui désignant Gänswein avec l’index, s’est exclamé ‘Gestapo! Gestapo!‘ « .

Cette attitude sans scrupules se révéla dès le début du pontificat, également dans la détermination avec laquelle Gänswein réussit à retirer au Pape sa précieuse assistante et secrétaire historique Ingrid Stampa, que le Cardinal Ratzinger d’alors avait voulu à ses côtés pendant plus d’une décennie après le décès de sa sœur Maria.
Il est notoire que pour échapper à ce contrôle total exercé sur sa personne par Gänswein, le pape Benoît se rendait souvent chez son secrétaire particulier précédent, Mgr Joseph Clemens invitant également Ingrid Stampa à cette réunion de famille.

Je fais cette déclaration à la suite de ce que Mgr Gänswein a affirmé à l’agence Ansa, en contradiction avec ce que le pape Benoît lui-même a écrit dans l’échange de correspondance avec le cardinal Sarah: il s’agit d’une insinuation explosive et calomnieuse contre l’éminent cardinal Robert Sarah, ponctuellement démentie par lui.

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