Georg Gänswein, s’exprimant lors de la rencontre organisée par la Fondation Vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI dirigée par le Père Lombardi, ex-directeur de la salle de presse du Vatican du temps de Benoît XVI, nous a tranquillisés sur la santé physique du Saint-Père… mais pas seulement. Cette Fondation, outre son rôle de gardienne de l’œuvre gigantesque du théologien qui a occupé le trône de Pierre durant 8 ans, sert aussi de courroie de transmission entre Sainte Marthe et Mater Ecclesiae pour maintenir et conforter le « récit » officiel de la continuité. L’occasion de la rencontre, parfaitement dans cet esprit, était la présentation du livre du mathématicien Piergiorgio Oddifreddi (cf. Le Pape et le mathématicien et Le Pape et le mathématicien (suite)) issu de sa « correspondance » avec le Saint-Père. Le reportage de l’Agence catholique SIR (pour Service d’Information Religieuse) témoigne aussi indirectement qu’il a gardé intact son humour raffiné… et piquant, pour notre plus grand plaisir.

« Avant de venir ici, j’ai prié avec le pape Benoît les vêpres, comme le fait tout prêtre catholique. Et cela dit tout ».

Ce sont les mots de Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape émérite Benoît XVI et préfet de la Maison pontificale, lors de la présentation du livre de Piergiorgio Odifreddi “In cammino alla ricerca della Verità. Lettere e colloqui con Benedetto XVI”, organisé en collaboration avec la Fondation vaticane Joseph Ratzinger Benoît XVI.

« Et puis j’ai parlé du livre et surtout des invités et des intervenants », a poursuivi Gänswein : « Il a commencé par me dire ‘Ne prononcez pas un salut formel, mais faites un salut personnel de ma part et dites à tous : je ne méritais pas cette illustre liste d’intervenants‘. Je lui ai dit : ‘Saint-Père, si je dis cela, ils ne me croiront pas, mais j’obéis’. Puis il m’a dit : ‘au vu du nombre de personnes présentes, il faut demander au professeur Odifreddi s’il y a une explication mathématique, mais elle doit être très abrégée, sinon je ne la comprendrais pas non plus’ « .

« C’est lui qui a choisi le titre du livre », a révélé Odifreddi :

« Le pape émérite Benoît XVI utilise souvent cette expression dans ses discours et ses lettres: nous sommes tous en chemin à la recherche de la vérité. Le titre est peut-être un peu rébarbatif, mais il représente ce qu’a été notre relation. Je lui ai dit un jour que si l’on prend ‘la vérité’ [la verità], il y a huit lettres, en les anagrammant, l’un des mots qui en ressort est ‘révélée’ [rivelata], ce qui correspond à la façon de voir d’un pape. Un autre mot qui ressort est ‘relative’ [relativa], qui correspond au relativisme que Ratzinger, déjà comme cardinal puis comme pape, a d’une certaine façon combattu. Ai-je trouvé dans le Saint-Père un ami inattendu dans la recherche de la vérité ? Ami est peut-être un grand mot car j’aimerais que ce soit le cas, mais il faut garder le sens des proportions. Certainement, j’ai trouvé un compagnon de route, comme sur le chemin de Saint-Jacques, que j’ai fait, chacun le fait avec ses propres motivations, avec ses propres pensées, mais au moins on marche ensemble ».

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