Le prélat analyse, réplique par réplique, l’interview (hagiographique) du Pape par Vida Nueva. Certains diront qu’il exagère, qu’il est aveuglé par un préjugé personnel, mais en réalité, il ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà, tout est argumenté, documenté.
En comparant ces critiques d’un initié avec la couverture des JMJ par les médias, on se dit qu’ils ne parlent pas de la même personne, ou bien que El Papa nous joue un remake de « Dr Jekyll et Mr Hyde ». Pour l’un, le jésuite retors, machiavélique et vindicatif, pour les autres le grand-père débonnaire et l’homme de foi (!!!) – mais le travail de démolition de l’Eglise qu’il a entrepris coïncide trop avec l’agenda du monde (climat, immigration, « accueil », défense des « droits » des LGBT, etc…) pour ne pas soupçonner, au minimum, une connivence, voire une alliance de circonstance (souvenons-nous, ce n’est pas si vieux, de la couverture par les mêmes de TOUS les voyages apostoliques de Benoît XVI). Et tant pis pour les fidèles qui se laissent tromper, spécialement les jeunes venus à Madrid pour écouter la bonne parole.

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Après l’interview de François à ‘Vida Nueva’

Mgr Viganò : « Préparons-nous à un crescendo de provocations sans précédent ».

AMV: Excellence, motus infine velocior dit-on souvent à propos de l’attitude de François visant à liquéfier le peu qui reste de la doctrine catholique et à épouser la pensée du monde. Les nouvelles les plus récentes le confirment, cette fois avec une nouvelle interview. Quelle est votre appréciation ?

Mgr Vigano: Les Journées Mondiales de la Jeunesse, célébrées cette année à Lisbonne, ont confirmé l’accélération du plan de Bergoglio pour provoquer un schisme. Ses dernières nominations, dont ce serait un euphémisme de les qualifier de provocations ; les déclarations des futurs cardinaux, visant à confirmer la  » révolution bergoglienne  » ; la présence de James Martin pour propager l’acceptation de l’idéologie LGBTQ auprès des jeunes ; les récentes déclarations de Bergoglio à un transgenre :  » Dieu nous aime comme nous sommes, va de l’avant » : il ne manquait plus qu’une interview dans laquelle l’Argentin se « confesse » à une rédaction de journalistes, entre génuflexions et encensoir pour compléter le tableau.

Le ton d’adoration de l’interview est plus qu’embarrassant : ce qui, pour quelqu’un qui prétend détester l’hypocrisie et la servilité, semblerait tragique si ce n’était pas grotesque. La courtoisie mielleuse des journalistes va jusqu’à décrire Bergoglio « comme un prêtre de village habitué à traiter tout le monde de la même manière, ou comme une femme qui, de l’aube au crépuscule, fait des pieds et des mains pour subvenir aux besoins de sa famille ». Le lyrisme de Vida Nueva a cependant l’inconvénient de mettre en relief l’apparente spontanéité des propos de l’interviewé, lâchés comme des bombes à retardement que l’on attend de voir exploser.

Il ressort de l’interview que Bergoglio s’attendait à tout sauf à devenir pape. Mais l’histoire dit tout autre chose…

Je reste stupéfait par les dons de conteur de Bergoglio : la reconstitution évocatrice de la surprise qu’il a ressentie lors de son élection n’est pas conciliable avec ce que nous savons maintenant qui s’est passé lors du conclave de 2013 et qui a été confié par un cardinal électeur mais qui n’a pas pu le révéler publiquement. Et en se présentant comme un speculum totius humilitatis [miroir de toute humilité, ndt], il se dit « victime de l’Esprit Saint et de la Providence », comme pour imputer le malheur de ce « pontificat » à Dieu lui-même, et non aux manœuvres de l’Église profonde [deep Church] avec la mafia de Saint-Gall, et de l’État profond [deep State] avec les mails de John Podesta et d’Hillary Clinton.

Et nous en venons aux bombes à retardement….

La première bombe à retardement : « Le Synode était le rêve de Paul VI. A la fin du Concile Vatican II, il s’est rendu compte que l’Eglise en Occident avait perdu sa dimension synodale ». Une manière de confirmer le caractère subversif de la collégialité de Vatican II, comme contrepoids à la primauté pétrinienne solennellement et infailliblement proclamée au Concile Vatican I par le bienheureux Pie IX. Nous apprenons ainsi que la collégialité épiscopale théorisée par les innovateurs de Lumen Gentium devait utiliser le Synode des évêques comme un organe parlementaire modelé sur les formes civiles de gouvernement. En substance, il s’agit de l’application dans la sphère ecclésiastique du principe maçonnique propagé par la Révolution française pour renverser les monarchies catholiques. « Il s’agit d’aller de l’avant pour retrouver cette dimension synodale que l’Église d’Orient possède et que nous avons perdue », déclare Bergoglio. Mais cette « dimension synodale » est un terme néo-langagier moderniste pour ne pas admettre la subversion délibérée de la papauté en tant que forme monarchique d’autorité. Il s’agit d’une attaque contre l’institution divine de l’Église, perpétrée par celui qui devrait au contraire la défendre contre les hérétiques. Nous assistons à la démolition de l’autorité suprême de magistère et de gouvernement du Pontife romain, lien de l’unité catholique, par celui qui est assis sur le trône de Pierre et qui agit et se fait obéir en vertu de l’autorité accordée au Pontife romain. C’est comme si l’on voyait le chef des pompiers donner l’ordre à ses subordonnés de répandre de l’essence dans la brousse et d’y mettre le feu, après avoir fait vider les citernes et les réserves d’eau.

Le Synode de 2001 est également mentionné…

Oui, dans l’inquiétante séquence des « remaniements de la réalité » bergogliens, il y a aussi un souvenir du Synode de 2001, quand Bergoglio évoque cet épisode :

Alors le cardinal chargé de la coordination est arrivé, a examiné les papiers et a commencé à dire : « Cela ne peut pas être voté… cela non plus ». Je lui ai répondu : « Votre Éminence, c’est sorti des groupes… ».

Et l’auditeur naïf de penser : « Voyez comme Bergoglio est bon, lui qui veut que la base dise aux évêques quels sont les vrais problèmes des fidèles, etc… « , avant de découvrir que ce qui était alors « sorti des groupes » a été présenté comme tel, ni plus ni moins que ce qui s’est passé pour le Synode de la Famille, dont les documents ont été préparés par l’entourage de Bergoglio et approuvés par lui au préalable ; et de manière encore plus évidente lors du Synode de synodalité, pour lequel le questionnaire envoyé aux diocèses, paroisses et groupes a été formulé de manière à exclure certaines questions et à orienter les réponses dans la direction souhaitée.

Mais les choses ont été « purifiées », a rassuré Bergoglio. « Nous avons progressé et, aujourd’hui, tout est voté et écouté », il faut comprendre que les écueils que représentaient auparavant la CDF ou d’autres Congrégations ont été éliminés soit par la nomination d’hérétiques parfaitement alignés, soit par l’éviction de la Curie romaine de tout rôle de coordination au profit des « églises nationales » ou des Conférences épiscopales, toutes occupées par des hérétiques et des corrompus asservis à Santa Marta.

Nous avons aussi l’exemple du Synode sur la famille. De l’extérieur, la communion aux divorcés nous a été imposée comme une grande question. Dans ce cas, il y avait la psychologie de la vague, qui cherchait à s’étendre. Mais, heureusement, le résultat est allé beaucoup plus loin… beaucoup plus loin.

Si loin – dirais-je – qu’il a provoqué la protestation formelle de quelques cardinaux et de nombreux prélats, prêtres, religieux et théologiens, face à l’écart par rapport à la doctrine traditionnelle en matière d’adultère, de concubinage public et de famille. N’oublions pas l’opération frauduleuse par laquelle des sbires de Bergoglio sont allés voler dans les boîtes aux lettres des Pères synodaux le livre sur les erreurs d’Amoris lætitia dans lequel ils dénonçaient l’ingérence des progressistes dans la conduite du Synode.

Même dans les domaines où les fidèles et les pasteurs sont le plus en désaccord avec le régime actuel du Vatican, comme l’Afrique, des rôles clés ont été confiés par l’autorité à des personnes qui bénéficient du soutien de Bergoglio, même si elles sont totalement inadaptées pour occuper certains postes de grande responsabilité.

Il semble donc que l’affirmation « Dans le Synode, le protagoniste est l’Esprit Saint » serve à revêtir d’une aura d’autorité les décisions prises par Jorge Mario, qui n’ont absolument rien de divin et se révèlent même intrinsèquement opposées au Magistère catholique.

Au cours de l’interview, un Concile Vatican III est évoqué…

Oui, c’est quand un journaliste de Vida nueva pose la question provocatrice suivante :

Ce synode sur la synodalité semble tout couvrir, des propositions de renouveau liturgique au besoin de plus de communautés évangélisatrices, en passant par une véritable option préférentielle pour les pauvres, un véritable engagement en termes d’écologie intégrale, l’accueil des collectifs LGBTQ. A-t-on déjà pensé au Concile Vatican III ?

Il y aurait de quoi être horrifié, d’entendre l’hypothèse qu’un Synode puisse traiter de sujets très délicats – la réforme liturgique et l’évangélisation des communautés – et d’autres totalement étrangers aux objectifs de l’Eglise, comme « une véritable option préférentielle pour les pauvres, un véritable engagement en matière d’écologie intégrale, l’accueil des collectifs LGBTQ ». Pourtant, ce sont les thèmes abordés lors des JMJ 2023, ces jours-ci, avec l’endoctrinement criminel de milliers de jeunes sur le thème de l’urgence écologique et de l’idéologie woke. Et ce sont les thèmes – répétés de manière obsessionnelle dans les médias, dans les écoles, sur le lieu de travail, en politique – de l’Agenda 2030 et du Great Reset, tous deux ontologiquement incompatibles avec la religion catholique parce qu’ils sont intrinsèquement anti-christiques et anti-chrétiens.

La réponse de Bergoglio est inquiétante :

Les temps ne sont pas mûrs pour un Concile Vatican III. Il n’est pas non plus nécessaire à l’heure actuelle, puisque Vatican II n’a pas encore été appliqué. C’était très risqué et il fallait en tenir compte. Mais il y a toujours cette peur qui s’insinue parmi nous de la part des ‘vieux catholiques‘ qui se sont déjà appelés ‘dépositaires de la vraie foi’ à Vatican I.

Quel est le but ultime ?

Nous avons compris que l’objectif principal de Bergoglio est de semer la division et la destruction. Son modus operandi est toujours le même.

  • Tout d’abord, il provoque artificiellement un « débat » sur des questions qui ne peuvent pas faire l’objet de controverses dans l’Église, puisqu’elles ont déjà été définies par le Magistère : d’un côté les ultra-progressistes et de l’autre les conservateurs. Les catholiques traditionnels, comme je l’ai déjà expliqué, ne suivent plus ces délires de la néo-Église depuis un certain temps, et ils s’en portent très bien.
  • Ensuite, il s’assure que ce qu’il veut obtenir – un changement doctrinal, moral, disciplinaire, liturgique – est proposé par un médiateur, apparemment neutre, qui tente de trouver un compromis tout en se pliant au domaine progressiste.
  • C’est à ce moment que Bergoglio, d’en haut et comme s’il découvrait seulement alors qu’il y a une question à éclaircir sur laquelle il faut se prononcer avec autorité, impose un changement qui semble moins grave que ce que les ultra-progressistes avaient demandé, mais qui reste inadmissible pour un catholique, alors contraint de désobéir. Et sa désobéissance devient instantanément une hérésie ou un schisme, en renvoyant simplement les erreurs des vétéro-catholiques à Vatican I.

Mais c’est là que réside la tromperie la plus perfide : les déviations doctrinales des ‘vieux catholiques‘ sont rejetées de manière simpliste par Bergoglio comme une revendication d’être les « dépositaires de la vraie foi » – ce que tout hérésiarque a d’ailleurs toujours essayé de défendre – alors que les vieux catholiques ont montré qu’ils partagent beaucoup plus d’hérésies avec l’Église bergoglienne qu’avec les traditionalistes, à commencer par le sacerdoce des femmes. Et il est étonnant que Bergoglio ne se souvienne pas que les revendications doctrinales des vieux catholiques ont commencé bien avant le Concile Vatican I, sur des questions de nominations papales d’évêques aux Pays-Bas, mais qu’ils ont rapidement montré leur assonance avec les modernistes, soit en rejoignant le mouvement œcuménique protestant – fermement condamné par l’Église catholique – soit en théorisant un retour à la  » foi de l’Église indivise du premier millénaire « , si chère aux partisans de Vatican II.

On l’aura donc compris, l’identification d’un ennemi – en l’occurrence « les rigides », c’est-à-dire les catholiques fidèles au Magistère immuable – est le corollaire de la déification de la Révolution dans l’Église : le Synode est l’œuvre de l’Esprit Saint et Bergoglio est une victime de la Providence. Alors, soit on accepte l’apostasie comme voulue par Dieu – ce qui est absurde, en plus d’être blasphématoire – soit on se retrouve ipso facto dans le cercle des ennemis de Bergoglio, méritant ainsi la condamnation réservée aux hérétiques et aux schismatiques. Étrange façon de comprendre la parresia et l’inclusivité de l’Église de la Miséricorde.

L’interview reprend également le thème des « rigides » si détestés par le pape….

« François n’ignore pas les résistances à la réforme qu’il s’apprête à entreprendre », commente un journaliste. Et de citer les propos d’un prêtre « qui a un pied à la Curie et l’autre dans son diocèse » : « Je suis inquiet de la rigidité des jeunes prêtres », conclut Bergoglio. Certes!

Que le lecteur, étonné que Bergoglio ne se soit pas encore aventuré dans un de ses monologues contre les prêtres non pas tant traditionnels que vaguement conservateurs, se rassure. Les rigides, en fait, contre lesquels il a tissé une série inégalée d’insultes et de diffamation depuis les premiers jours de son « pontificat ». La provocation du prêtre « qui sent l’odeur du mouton » – j’imagine en jeans et en tennis – est saisie par l’histrion qui s’empresse de répondre :

Ils réagissent ainsi parce qu’ils ont peur du moment d’insécurité que nous vivons et que cette peur ne les laisse pas marcher. Il faut lever cette peur et les aider.

Une approche psychanalytique qui laisse pantois, en effet, et qui trahit une volonté de reprogrammer le clergé, inquiet à juste titre d’un « moment d’insécurité » qui dure depuis soixante ans, pour l’amener à se plier aux innovations et aux déviations du Concile.

Mais les paroles de la compréhension pharisienne se transforment immédiatement en accusations et en insinuations :

D’autre part, cette carapace cache beaucoup de pourriture. J’ai déjà dû intervenir dans certains diocèses de différents pays avec des paramètres similaires. Derrière ce traditionalisme, nous avons découvert de graves problèmes moraux et des vices, des doubles vies. Nous connaissons tous des évêques qui, ayant besoin de prêtres, ont eu recours à des personnes qu’ils avaient renvoyées d’autres séminaires parce qu’elles étaient « immorales ».

On est stupéfait de la détermination de Bergoglio à éradiquer le vice inavouable des Grecs des séminaires conservateurs, mais de ne pas vouloir le voir, même face aux plaintes des victimes du prédateur en série McCarrick, agresseur de séminaristes et de jeunes clercs, avec la mafia lavande de ses sous-fifres, créés cardinaux et promus à la tête de dicastères romains.

(…)

Oublions les paroles de Notre Seigneur dans l’Évangile : « Viens, serviteur bon et fidèle, car tu as été fidèle en peu de chose » (Mt 25, 21), et écoutons la « victime de l’Esprit Saint » :

Je n’aime pas la rigidité parce que c’est un mauvais symptôme de la vie intérieure. Le pasteur ne peut pas se permettre d’être rigide. [..] Quelqu’un m’a dit récemment que la rigidité des jeunes prêtres est due au fait qu’ils sont fatigués du relativisme actuel, mais ce n’est pas toujours le cas.

Nous retrouvons ici le cliché typique des anticléricaux du XIXe siècle : ceux qui se montrent vertueux sont des pharisiens cachant des vices immoraux, tandis que ceux qui semblent vicieux et immoraux sont en réalité bons et n’ont besoin que d’être acceptés.

Voici donc les « bienheureuses Imelda » – je suppose qu’il fait référence à la bienheureuse Imelda Lambertini, une religieuse dominicaine morte après avoir reçu miraculeusement la Sainte Eucharistie apportée en vol par les anges – c’est-à-dire les prêtres d’un modèle irréel de religiosité ostentatoire, qui font « figure de saint », à mettre en face des « séminaristes normaux, avec leurs problèmes, qui jouent au football, qui ne vont pas dans les quartiers pour dogmatiser ». Mieux vaut un bon laïc qu’un mauvais prêtre, résumaient avec moins d’hypocrisie les mangeurs de prêtres d’antan, sachant bien que le paradoxe était destiné à stigmatiser la majorité des bons et non la minorité des mauvais.

Le commentaire de la rédaction de Vida Nueva est troublant : « Une fois que ces prêtres identifiés comme « rigides » sont ordonnés, comment sont-ils accompagnés pour entrer dans Vatican II ? Parce que, au fond, ils souffrent de ne pas pouvoir accueillir ce qui vient… ».

En effet, on croirait entendre parler un membre du Comité central du Parti communiste chinois : comment reprogrammer ces prêtres, les forcer à accepter les innovations du Concile ? Par le chantage, par l’autoritarisme, par l’intimidation et surtout en leur faisant voir ce qui arrive à ceux qui ne plient pas. En les amenant à « s’assouplir » :

Il y a des gens qui vivent enfermés dans un manuel de théologie, incapables de se mettre en difficulté et de faire avancer la théologie.

Pour « se mettre en difficulté », comme le dit Bergoglio, il ne faut pas être hérétique ou corrompu, mais fidèle au Magistère, « enfermé dans un manuel de théologie ». Et il conclut par une de ses perles de sagesse :

La théologie stagnante me rappelle que l’eau stagnante est la première à se corrompre, et que la théologie stagnante engendre la corruption.

On pourrait remarquer que cette « stagnation » de la théologie est l’apanage des novateurs, qui sont restés bloqués pendant un demi-siècle sur les instances hérétiques des protestants du début du XXe siècle, sur les revendications sociales de l’ « option préférentielle pour les pauvres » des années 1970, incapables de comprendre que la vitalité de la Révélation catholique est bien différente de la révolution permanente imposée par le Concile Vatican II.

La solution proposée par Bergoglio va dans le sens d’une sécularisation des instituts de formation cléricale :

Nous devons mettre l’accent sur une formation humaniste. Ouvrons-nous à un horizon culturel universel qui les humanise. Les séminaires ne peuvent pas être des cuisines idéologiques. Les séminaires doivent former des pasteurs, pas des idéologues. Le problème des séminaires est « sérieux ».

Rappelons que les disciplines « humanistes » sont les humanæ res et litteræ, et que cela n’a rien à voir avec l’ « humanisation » d’une formation séculière et universelle. Sans dire que si un séminaire n’assure pas une formation intellectuelle et doctrinale – hâtivement définie comme « cuisine idéologique » – les nouveaux prêtres n’auront rien de nouveau à enseigner au monde, se rendant ainsi inutiles et superflus.

Bergoglio prouve une fois de plus qu’il dénonce le comportement des autres comme répréhensible, au moment même où il l’adopte lui-même. Au sujet de la nécessité de privilégier la relation de l’évêque avec son troupeau, il ne se rend pas compte que ses paroles résonnent comme une raillerie quand il dit :

Vous voyez déjà que dans les nouvelles nominations d’évêques – non seulement en Espagne, mais dans le monde entier – j’applique un critère général : une fois qu’un évêque est résidentiel et affecté, il est déjà marié à ce diocèse. Si vous en cherchez un autre [si vous espérez un transfert], il s’agit d’un « adultère épiscopal ». Celui qui cherche à être promu commet un ‘adultère épiscopal’.

Pourtant, des évêques aimés de leurs fidèles – comme Mgr Joseph Strickland au Texas – font l’objet d’intimidations et de visites apostoliques pour les écarter et les contraindre à la démission. Avec le paradoxe que l’architecte de « l’adultère épiscopal » est Bergoglio lui-même, dans son obsession d’homologuer l’épiscopat à ses plans subversifs, en promouvant des personnages corrompus dans les principales fonctions : voir la liste interminable de Cupich, Gregory, Tobin, McElroy, Tagle, Hollerich, Grech, Zuppi…

L’interview de groupe aborde également le sujet du virage vert…

Oui, inévitable.

En novembre, avant le sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra à Dubaï, nous organisons une rencontre pour la paix avec les chefs religieux à Abu Dhabi. Le cardinal Pietro Parolin coordonne cette initiative, qui se déroulera en dehors du Vatican, dans un territoire neutre qui invite tout le monde à la rencontre.

Car – nous l’avons compris – l’important est de se rencontrer, de marcher ensemble, « dans un lieu neutre » même si le chemin emprunté mène à l’abîme. Et nous savons bien que « neutre » signifie ostensiblement non-catholique, dans lequel il n’y a pas de place pour Notre Seigneur : l’empressement de Bergoglio à apparaître dans tous les événements déclarés hostiles au Christ suffit à comprendre à quel point il est totalement étranger, dépaysé, incompatible et hétérogène par rapport à la fonction qu’il occupe. Les seuls envers lesquels il est sans pitié sont les catholiques, et surtout les prêtres, parce qu’ils ont le pouvoir d’offrir le Saint Sacrifice à la Majesté divine et de répandre sur l’Église des grâces infinies qui déjouent les plans des ouvriers de l’iniquité.

Que prévoyez-vous pour l’avenir immédiat ?

Préparons-nous à un crescendo de provocations sans précédent : des bombes à retardement prêtes à exploser pour semer la désorientation, la confusion, la division. Mais préparons-nous aussi à l’éveil des consciences, d’abord des fidèles et du clergé, mais aussi – si le Ciel le veut – de certains évêques, face à de telles énormités, pour défendre l’Église du Christ. Très bientôt, nous pourrons avoir à nos côtés de braves gens honnêtes et bons qui ne pourront plus se laisser aller aux divagations d’une secte d’hérétiques sans foi, sans espérance et sans charité.

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