L’évêque émérite de Hong Kong répond aux questions de Nico Spuntoni pour la NBQ (voir aussi AM Valli: Le cardinal Zen a écrit une longue lettre à ses frères évêques et cardinaux du Synode). il nous apprend qu’il n’y a eu à ce jour aucun retour à sa lettre aux cardinaux et évêques participant au Synode. Mais, dit-il, « Qui ose risquer la sanction pour avoir violé un ‘secret pontifical’ » ?
Cardinal Zen : « Au Synode, pas de vérité de foi, mais de la psychologie ».
Nico Spuntoni
lanuovabq.it
17 octobre 2023
Le cardinal chinois de 91 ans a publié une lettre aux pères synodaux et une analyse des réponses du pape aux Dubia (qu’il a signés avec les 4 autres cardinaux). Dans la Bussola, il fait le point sur le climat synodal, où le « discernement » semble plutôt dicté par les émotions.
Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, 91 ans, n’a plus besoin d’être présenté. Il a récemment été l’un des signataires – avec quatre autres membres du Sacré Collège, Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez, Robert Sarah – des cinq Dubia au Pape sur le concept de réinterprétation de la Révélation Divine, la bénédiction des couples homosexuels, la structure du Synode, l’ordination des femmes et le repentir pour l’absolution.
Dans une récente analyse publiée sur son site personnel, l’évêque émérite de Hong Kong s’est demandé – évoquant une citation du cardinal Víctor Manuel Fernández – si la réponse à leurs questions avait bien été écrite par François, estimant qu’elle faisait partie de ce qu’il appelle « l’arsenal que les organisateurs du Synode, (…) avaient déjà préparé pour répondre aux perturbateurs de leur ordre du jour ».
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Alors que nous entrons dans les deux dernières semaines de la première session, La NBQ a fait le point avec le cardinal Zen sur les travaux du synode et recueilli son point de vue sur les progrès accomplis à ce jour.
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Éminence, vous avez écrit une lettre pour « avertir » les participants au synode. Avez-vous eu des retours de la part de certains ?
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Je suis désolé de devoir répondre à cette question par la négative. Je ne suis pas surpris qu’il y ait un strict devoir de silence. Qui ose risquer la sanction pour avoir violé un « secret pontifical » ?
Comment jugez-vous la décision d’imposer le silence sur la composition des groupes de travail et leurs débats ?
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Les opérateurs de l’ombre ont peur de la lumière.
Parmi les quelques contenus qui ont filtré, on sait par exemple que le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode sur la synodalité, a tenu à rappeler que « le baptême des femmes n’est pas inférieur à celui des hommes », se demandant comment les femmes peuvent être assurées de se sentir « partie intégrante de cette Église missionnaire ». Pensez-vous que les femmes qui ont fait et font partie intégrante de l’Eglise depuis des millénaires ont perçu cette infériorité ?
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Qu’elles aillent demander à Sainte Catherine de Sienne, à Sainte Thérèse d’Avila, à la juive Edith Stein, qui s’est convertie au catholicisme, est devenue carmélite et a été martyrisée par les nazis. Je demande à toutes les mères qui ont offert leurs fils et leurs filles au Seigneur et à l’Église.
Pendant mes années en Italie, j’ai appris un bel hymne aux mères (Son Éminence rappelle le passage en entier, ndlr) :
« Toutes les mères du monde sont belles
lorsqu’elles portent un enfant dans leur cœur
elles sont l’image de la Vierge
elles sont l’image de la bonté…
et les années passent
les enfants grandissent, les mères blanchissent,
mais leur beauté ne s’estompe pas. »
Je n’ai jamais entendu une telle chanson en l’honneur des pères. Ce sont les mères qui ont le « pouvoir » de façonner de grandes personnalités sur leurs genoux.
Dans la discussion qui a débuté au synode sur la question LGBT, il semble que les arguments des pères synodaux contre une révision de l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité aient été contestés par d’autres participants qui ont rapporté des témoignages personnels accueillis par des applaudissements. Comment jugez-vous cette approche émotionnelle dans un synode ?
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Vous savez manifestement des choses sur le Synode que je ne sais pas. Mais ce que vous dites ne me surprend pas. Il ne s’agit pas d’un synode d’évêques, mais de partisans, ou du moins de partisans de partisans, des homosexuels « expulsés » de l’Église.
Ce n’est pas un synode de discernement de la vérité, mais seulement un « partage » d’émotions. Il ne s’agit pas de la vérité de la foi, il n’y a que de la psychologie.
Vous avez été l’un des signataires des derniers Dubia. Ne craignez-vous pas que les réponses du Pape à votre lettre du 10 juillet conditionnent le débat et les décisions des Pères synodaux sur les thèmes de l’Instrumentum Laboris ?
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L’Esprit Saint pourra aider à lire ces réponses, si elles sont conformes aux exigences de la foi. J’ai proposé ma modeste analyse de ces réponses, que vous pouvez trouver sur mon blog [oldyo[sef.hkdavc.com – cf. Zen et Müller: les dubia s’enchaînent]
Même le fait que le Pape n’ait pas répondu aux Dubia reformulés en dit long.
Dans l’Instrumentum Laboris, il est aussi question de la situation des divorcés remariés. Avez-vous lu la réponse du Dicastère pour la doctrine de la foi aux Dubia du cardinal Duka ? Qu’en pensez-vous ?
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Je devrais écrire la moitié d’un livre sur ce sujet ! Pardonnez ce vieil homme malade si je ne suis pas en mesure de le faire en ce moment. Que le Seigneur vous bénisse, vous et la Boussole.
Mots Clés : Dubia des 5 cardinaux,Synode-synodalité